Deuxième article d'une série en trois parties sur l'Église dans le monde entier
Être un bon Mormon, c’est aussi être un bon citoyen.
Les saints des derniers jours peuvent-ils remplir leurs rôles en tant que citoyens dans la société où ils vivent tout en étant fidèles à leur religion? Certains pourraient douter de la prémisse même – pourquoi doit-il y avoir une tension entre l’Église et l’État? La religion et le gouvernement ne peuvent s’ignorer l’un l’autre, pas plus qu’ils ne doivent être ennemis. Les sphères spirituelles et juridiques diffèrent, mais elles coopèrent mieux quand la liberté de conscience et le bien commun ont tous deux leur place.
On doit rendre à César ce qui lui appartient, mais il doit en être de même pour la voix de la conscience. [1]
Les saints des derniers jours comprennent cette dynamique. Le douzième article de foi dit : « Nous croyons que nous devons nous soumettre aux rois, aux présidents, aux gouverneurs et aux magistrats, et que nous devons respecter, honorer et défendre la loi. » Les Mormons croient aussi qu’ « aucun gouvernement ne peut vivre en paix si ne sont arrêtées et ne demeurent inviolées des lois qui garantissent à chacun la liberté de conscience. » [2] L’obéissance à la loi et le libre exercice de la conscience – deux prérogatives puissantes – n’ont pas d’autre option que d’aller de pair.
Le défi de cette interaction varie d’un lieu à l’autre.
Établie dans presque tous les pays du monde, l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours navigue à travers diverses cultures, coutumes et règlementations. Ces pays ont différents types de gouvernements, de valeurs politiques et de compréhension de la liberté. Il y a plus de 15 millions de saints des derniers jours dans le monde, et chacun suit sa conscience individuelle sur les grandes questions de l’heure. Des membres de l’Église peuvent soutenir la direction de certaines politiques locale ou nationale, tandis que d’autres peuvent être en désaccord. Les gens votent dans un sens ou dans un autre. Les croyances mormones d’un individu ne déterminent pas son allégeance politique. Le vaste éventail d’opinions politiques dans l’Église mondiale est une chose saine et productive.
Les Mormons du monde entier sont à la fois patriotiques et dévoués envers leur Église. Ils sont façonnés et imprégnés par l’histoire, l’art et la littérature de leur pays natal et engagés dans le succès de leur communauté. L’amour de l’Église ne diminue en aucune façon l’amour du pays. Dieu a rempli le monde de merveilles, de richesses et d’une diversité incommensurables pour que nous en jouissions.
Alors que signifie être un bon citoyen et une personne religieuse? L’idéal spirituel d’une Église va bien au-delà de ses clochers. La majorité des personnes religieuses se voient comme faisant partie d’une société plus vaste et aspirent à y contribuer. Elles font du bénévolat dans les institutions de la société civile telles que les organismes de bienfaisance, les écoles, les associations et les clubs. Elles servent les nécessiteux dans les refuges, les soupes populaires et les hôpitaux. Elles étudient les enjeux et votent pour des candidats honnêtes. Elles parlent avec autant d’empressement qu’elles écoutent, et critiquent aussi bien qu’elles apportent des solutions.
Dans plusieurs parties du monde, toutefois, les lois et les circonstances sociales entravent la conscience des individus et des communautés religieuses. Selon le Pew Research Center, plus des trois-quarts de la population mondiale vivent dans des nations ayant des restrictions religieuses. [3]
Les sociétés ont davantage tendance à être pacifiques lorsque l’expression des croyances religieuses est protégée et que chacun peut se faire entendre. Des études démontrent que la protection de la diversité d’expériences spirituelles est en forte corrélation avec de plus grandes libertés civiles, politiques et économiques, une plus grande liberté de presse, une diminution des conflits armés, de meilleures conditions en matière de santé, un niveau des revenus plus élevé, une meilleure éducation pour les femmes et un plus haut développement humain en général. [4]
Être un bon citoyen n’est jamais facile – cela requiert du jugement, de la civilité et de la patience. Avec le passage du temps, les lois sont souvent réformées pour répondre aux besoins des gens. Il est à la fois important d’obéir à la loi et de l’améliorer. De pareilles réformes doivent être entreprises par des moyens légaux, à la faveur de persuasion morale pour le bien commun.
Où qu’ils vivent, les saints des derniers jours ont la responsabilité et le privilège de faire de leur coin de pays un milieu de vie meilleur. Ils agissent dans l’espoir que les demandes de citoyenneté et de conscience seront prises en compte de manière équilibrée et pacifique.
[1] Voir Matthieu 22:21.
[2] Doctrine et Alliances 134:2.
[3] Pew Research Center. Latest Trends in Religious Restrictions and Hostilities, 26 février 2015.
[4] Voir Brian J. Grim et Roger Finke, The Price of Freedom Denied, 2011, p. 206.