Deux délégués canadiens participent au Symposium international de l'Université Brigham Young

« Artisans de paix recherchés », tel était le message d'une magnifique gravure offerte aux participants du 30^e Symposium international annuel sur le droit et la religion (ILRS) qui s'est tenu à l'Université Brigham Young (Provo, Utah) du 1^er au 3 octobre 2023. Brett Scharffs, le directeur du Centre international d'études sur le droit et la religion (ICLRS) et membre de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, a expliqué l'importance de ce présent aux 115 délégués de 52 pays invités au symposium pour discuter des questions relatives aux droits de la personne et à la liberté de religion ou de croyance. Le thème de la conférence était « Protéger le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion : les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de la personne ».

Deux délégués canadiens, Andrew Bennett, le directeur du programme Communautés religieuses à Cardus, et Paul Rowe, un professeur d'études politiques et internationales à l'Université Trinity Western, ont été invités à y faire des exposés.

Liberté de religion

Au cours de la session « universitaire », le professeur Rowe a mentionné les progrès de la liberté religieuse ainsi que les obstacles qui y sont associés. « Au cours des deux dernières décennies, des progrès remarquables ont été accomplis dans la promotion de la liberté de religion dans les instances internationales et les universités », a-t-il dit.

Malgré ces progrès, « il reste des défis très importants à relever pour obtenir un soutien public multiple ou bipartisan en faveur de [la liberté de religion] dans de nombreux domaines. L'un d'entre eux est l'amalgame entre les questions de liberté religieuse et les considérations idéologiques ou politiques. La résistance à la consécration de la religion en tant que priorité des gouvernements en est une autre. Enfin, des chercheurs affirment que certaines lacunes de la défense de la liberté religieuse font de cette dernière une préoccupation politique injustifiée. Tous ces défis reposent sur des critiques que les défenseurs de la liberté de religion doivent prendre au sérieux. En définitive, nous devons redoubler d'efforts pour veiller à ce que la cause de la liberté religieuse reste au cœur des actions des États et de la gouvernance dans le monde », a expliqué M. Rowe.

Des communautés religieuses plus fortes

Au cours d'une séance plénière, le révérend Bennett a présenté quatre étapes pour favoriser l’intégration de communautés religieuses plus fortes. Premièrement, il a parlé de plaider pour un souci d'autrui qui va au-delà du simple enseignement de « faire aux autres ce que vous voudriez qu'ils vous fassent » (voir Luc 6:31). Il a encouragé les auditeurs à « se dépouiller pour Dieu et pour les autres », autrement dit à se donner entièrement au service d’autrui. Deuxièmement, nous devons reconnaître que chaque personne est créée à l'image de Dieu (imago Dei). Troisièmement, il nous faut agir avec sincérité et intégrité, y compris lors de conversations délicates. Et finalement, le révérend Bennett a évoqué la préparation d’un plan de collaboration avec d'autres partenaires religieux pour promouvoir le bien commun. Il a également invité les participants à sensibiliser les hommes politiques au rôle important de la religion dans la société.

Commémoration de la Déclaration universelle des droits de la personne

Sandra Pallin, la directrice nationale de la communication de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, a assisté à la conférence. « Il est à la fois touchant et encourageant de travailler avec des individus aussi extraordinaires qui apportent une contribution importante dans le monde. Le symposium lui-même constitue un exemple de la manière dont des personnes d'idéologie, de religion et de culture différentes peuvent collaborer respectueusement et judicieusement pour le bien commun de l'humanité », a-t-elle expliqué.

La professeure Elizabeth Clark, directrice associée de l'ICLRS et organisatrice du symposium, a dit : « Nous sommes ravis de célébrer le 30^e anniversaire [du symposium] et de constater l'évolution qu'il a connue. Au départ, il s'agissait d'une petite conférence qui accueillait principalement des dirigeants d'Europe de l'Est après la chute du mur de Berlin, mais au fil du temps, elle est devenue véritablement mondiale. »

Cette année, l'ILRS a coïncidé avec le 75^e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Le site web de l'ILCRS précise que :

« La Déclaration universelle et les droits de pensée, de conscience et de religion qu'elle protège continuent de faire face à des défis. Certains remettent en question la revendication de droits universels, tandis que des mouvements populistes cherchent à renforcer la protection des seules religions majoritaires. D'autres se demandent si les diverses religions peuvent réellement créer une société cohésive ou s'opposer à des conceptions solides de la liberté de religion ou de conviction » (30^e Symposium international annuel sur le droit et la religion).

Artisans de paix recherchés

Dans son discours de clôture, M. Scharffs a retracé l'histoire de la DUDH. Il a notamment souligné la contribution importante d'Eleanor Roosevelt, qui en a été la force motrice. Il a en outre rappelé que les travaux sur la DUDH ont débuté en 1946 en réponse aux « actes de barbarie qui ont révolté la conscience de l'humanité » pendant la Seconde Guerre mondiale (voir « Préambule de la DUDH »). La première Commission des droits de l'homme comprenait 18 membres issus de divers horizons politiques, culturels et religieux. Eleanor Roosevelt a présidé le comité de rédaction. Deux ans plus tard, plus de 50 pays ont participé à la rédaction du projet final. L'Assemblée générale des Nations unies a adopté la Déclaration universelle des droits de la personne le 10 décembre 1948 à Paris. Ce document énonce des droits fondamentaux qui doivent être universellement respectés (voir « Histoire de la rédaction de la DUDH »).

Pour marquer le 75^e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, M. Scharffs a annoncé que les délégués recevraient une reproduction d'une œuvre d'art de Jorge Cocco Santángelo conçue spécialement pour l'occasion et intitulée « Peacemakers Needed » (Artisans de paix recherchés). Le texte de l'œuvre se lit comme suit : « Commandée par le Centre international d'études sur le droit et la religion, “Artisans de paix recherchésˮ traduit le message fondamental du Christ dans le Sermon sur la montagne : “Heureux ceux qui procurent la paixˮ. Cette gravure est une invitation à s'efforcer d'être des artisans de la paix – à regarder au-delà des différences d’origine, de nationalité, de religion et de race et à se concentrer sur les liens qui nous unissent en tant que membres d'une seule et même grande famille. »

Toutes les sessions de l'ILRS pour 2023 seront bientôt en ligne à l'adresse suivante : www.iclrs.org.

Par Heather Cameron