Il y a seize ans, les dirigeants de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ont commencé à mettre l’accent sur le rehaussement des normes pour les missionnaires. L’objectif des autorités générales, des dirigeants locaux et des instructeurs de séminaire est maintenant de hausser cette « barre spirituelle » un peu plus tôt pour les jeunes femmes et les jeunes hommes mormons. Un des principaux moyens de consolider l’apprentissage de l’Évangile pour les jeunes passe par les programmes de séminaire à travers le Canada et le reste de l’Église.
En mai 2014, le responsable du département d’éducation de l’Église, Elder Paul V. Johnson, a annoncé que « dès la prochaine rentrée scolaire, les élèves qui souhaiteront recevoir un diplôme du séminaire devront satisfaire à deux critères supplémentaires. D’abord, ils devront avoir terminé les lectures assignées à chaque cours; et puis, ils devront réussir un test d’évaluation des connaissances ».
Les nouvelles normes de l’année scolaire 2014-2015 pour les élèves du séminaire visent à parfaire la préparation spirituelle des futurs missionnaires, et des futurs mères, pères et dirigeants de l’Église.
Les instructeurs de séminaire du Canada sont enthousiastes à l’idée d’inciter les élèves à se hisser à un niveau supérieur de croissance spirituelle. Dana Puddington est l’instructrice d’un petit groupe de séminaire à Kanata, en Ontario. Ses trois élèves et elle se réunissent à son domicile.
« Le séminaire est très différent maintenant », dit-elle. « Dans notre groupe, ce n’est pas l’instructeur qui prend la parole le plus souvent. Nous discutons des principes de l’Évangile ensemble. Les élèves apprennent les uns des autres. »
- Classe de séminaire de Sherbrooke, au Québec
- Trois élèves de séminaire étudient les Écritures chez Dana Puddington, leur instructrice, à Kanata, en Ontario.
- Étudiants du séminaire à Brampton, en Ontario
- Étudiants du séminaire
- Étudiants du séminaire
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Afin de préparer les élèves à réussir le test d’évaluation des connaissances, elle s’attarde à ceux qui sont moins enclins à participer. « Les garçons sont plus timides. Je m’assure donc qu’ils sont à l’aise dans l’environnement d’étude. Ainsi, ils partagent davantage leurs expériences, ils expriment leurs sentiments spirituels et ils écrivent dans un journal ce que l’Esprit leur fait sentir dans leur coeur et leur esprit. »
Dana Puddington met à profit les intérêts des élèves pour aborder les vérités spirituelles. « Nous jouons à des jeux qui exploitent les Écritures, ce qui permet aux élèves d’apprendre et de réciter des versets. Plus important encore, nous parlons du contexte de ces histoires. Ils apprennent ainsi à associer les Écritures à leur contexte historique et à faire le rapprochement avec leur propre vie. »
« De cette façon, pendant les leçons de l’École du dimanche ou lorsqu’ils seront missionnaires, ils sauront exactement où trouver ce qu’il faut. Ils auront appris à connaître les Écritures, pas juste les versets. »
La méthode élaborée par Dana Puddington est conforme aux conseils d’Elder Dallin H. Oaks du Collège des Douze Apôtres. Elder Oaks aparlé de l’importance du séminaire à la suite de l’abaissement de l’âge pour partir en mission : « Pour les jeunes hommes, [l’abaissement de l’âge de départ en mission] signifie qu’ils peuvent partir en mission dès leur sortie du programme de séminaire. Par conséquent, la priorité de la prêtrise est de les préparer plus tôt. »
Michael Pilling, directeur régional pour les programmes du séminaire et de l’institut au Canada, explique que les normes plus élevées du séminaire correspondent aussi à un plus grand nombre d’élèves. « La plus grande partie de la population d’élèves du séminaire est stable au Canada; une croissance est cependant notée dans le sud de l’Alberta », ajoute-t-il. Au cours de l’année scolaire de 2013-2014, 4 491 élèves étaient inscrits au séminaire. De ceux-là, 513 étaient inscrits en Colombie-Britannique, 992 dans l’est du Canada et 2 986 dans la partie centrale du pays.
Une dimension s’ajoute à l’Église au Canada : elle bénéficie d’une population bilingue. C’est pourquoi des compétences et une capacité d’adaptation des instructeurs sont requises. « C’est pour nous un défi parce que les élèves sont plurilingues », déclare Lisa Crutcher Desjourdy, qui enseigne le séminaire à Sherbrooke, au Québec. « Bien que nous fassions partie d’une assemblée de langue française, il y a un certain nombre de familles unilingues anglaises. Alors, j’enseigne aux élèves en français et en anglais et ils étudient les manuels en anglais. »
« Cela leur demande beaucoup; ils doivent être prêts à fournir un effort chaque jour », ajoute-t-elle. « Certains viennent à l’église toutes les semaines, mais leurs parents ne les accompagnent pas. Sans le soutien des parents, pourquoi un adolescent de 14 ou 16 ans se lèverait-il tôt tous les matins pour assister au séminaire s’il n’y trouvait pas son compte? »
« Il y a plusieurs années, alors que j’étais enceinte et nauséeuse, je me rendais enseigner le séminaire à l’église, après un trajet de 45 minutes. Les élèves qui venaient en classe, la casquette calée sur les yeux, semblaient me mettre au défi de leur enseigner quoi que ce soit. Maintenant, des années plus tard, je constate qu’ils ont tous fait une mission et sont allés au temple. Je crois vraiment que le séminaire en est la raison. C’est seulement des années plus tard que nous pouvons voir les résultats. Les jeunes auront vraisemblablement eu cette même vision des choses. »