Les Saints des Derniers Jours croient que, comme en fait foi la Bible, Jésus-Christ a exercé un ministère terrestre en tant que guérisseur, instructeur, et Sauveur et Rédempteur. Au cours de son ministère, le Christ a aussi établi une Église. Par l’intermédiaire de ses apôtres, détenteurs ordonnés de l’autorité, le Christ a préparé la voie pour la propagation de l’Évangile, la poursuite de l’enseignement aux saints (les disciples du Christ) et l’accès aux ordonnances nécessaires en vue du salut (le baptême, notamment). Comme l’attestent les textes bibliques, l’Église naissante reposait sur la participation de femmes telles que Marie, Marthe, Tabitha, Priscille et d’autres pour la fortifier et la soutenir. [ii]
Les Mormons croient que, en 1830, Joseph Smith, fils, a été appelé de Dieu pour rétablir l’ancienne Église et l’autorité de la prêtrise, de même que les enseignements et les ordonnances. Dans le cadre de ce « Rétablissement », une organisation de femmes, que l’on croyait faire partie de l’Église d’origine, a été créée selon « l’ordre de la prêtrise ». Joseph Smith a déclaré que « l’Église n’a jamais été organisée parfaitement avant que les femmes soient ainsi organisées ». [iii] Eliza R. Snow, deuxième présidente de la Société de Secours, a affirmé plus tard : « Bien que le nom soit moderne, l’institution même est d’origine ancienne. Nous avons été informées par notre prophète martyr [Joseph Smith] que cette même organisation existait dans l’Église autrefois. » [iv]
La Société de Secours, comme elle a été nommée, a été organisée à l’origine pour voir au bien-être des Saints; elle s’est rapidement développée pour assurer aussi leurs besoins spirituels et temporels. À l’aube du vingtième siècle, John Widtsoe, membre du Collège des douze apôtres, a résumé ainsi la raison d’être de la Société de Secours : « Soulager la pauvreté et la maladie, dissiper le doute et combattre l’ignorance; en fait, alléger tout ce qui entrave la joie et la progression des femmes. » La nouvelle Société de Secours s’affairait à financer de la formation médicale pour les femmes, à fabriquer et à vendre des produits maison, à créer sa propre soie, à entreposer du grain pour les nécessiteux, à construire des hôpitaux, à réclamer le droit de vote et à mettre sur pied des services d’adoption et des programmes de prêts et de subventions pour les femmes. À partir du début et jusqu’au milieu du vingtième siècle, la Société de Secours a élargi ses activités d’entraide et son engagement dans la communauté en partenariat avec des institutions de services sociaux publiques et privées (y compris celle de l’Église) et offrait un « programme d’éducation plus diversifié et plus vaste ». Après le milieu du siècle, suivant la croissance rapide de l’Église, l’attention s’est souvent tournée vers les assemblées locales et vers la responsabilisation des membres pour leur permettre de saisir les occasions de « servir, d’apprendre, de fraterniser avec les sœurs et de grandir ». [v]
La mission de la Société de Secours s’énonce comme suit : faire grandir la foi et la justice personnelle, fortifier la famille et le foyer, et chercher et aider les personnes dans le besoin. De nos jours, la Société de Secours offre aux femmes de l’Église une solidarité entre consœurs et leur fournit des occasions de rendre service à tous les membres de leur assemblée, ainsi qu’à ceux de la collectivité mondiale. Les femmes de la Société de Secours occupent des postes de dirigeantes, partagent l’Évangile, rendent service, enseignent, donnent de la formation et font des discours. Ces femmes se regroupent en équipes de deux pour rendre visite à d’autres sœurs et à des familles dans le but d’offrir services et soutien et de s’assurer que leurs besoins temporels et spirituels sont satisfaits. Les présidences locales de Société de Secours des assemblées dans le monde travaillent de concert avec l’épiscopat afin de venir en aide à ceux qui ont des besoins spéciaux en raison de leur âge avancé, d’une maladie physique ou mentale, de situations d’urgence, d’une naissance ou d’un décès, d’un handicap, de la solitude ou d’autres défis personnels. Elles contribuent aussi à promouvoir l’autonomie, l’alphabétisation et d’autres compétences nécessaires pour les individus. Au niveau régional, les dirigeantes de la Société de Secours supervisent les efforts d’entraide locaux et l’assistance en cas d’urgence. Les dirigeantes de la présidence générale de la Société de Secours assurent, entre autres responsabilités, la formation de dirigeantes locales de par le monde et elles participent aux services globaux d’entraide et aux comités d’éducation de l’Église.
Documentation sur les femmes SDJ et l’histoire des femmes SDJ
Des publications récentes permettent de mieux comprendre l’histoire et le rôle des femmes dans l’Église. La documentation suivante peut se révéler utile pour ceux qui sont intéressés à en apprendre davantage sur ces sujets :
Filles dans mon royaume – Publié en 2011, ce livre, relate – par des récits scripturaux, anecdotiques et bibliographiques – l’histoire et l’œuvre de la Société de Secours, l’organisation de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours pour les femmes adultes. Cet ouvrage dépeint « le patrimoine de la Société de Secours, pas seulement les femmes qui ont vécu anciennement, mais aussi celles qui vivent de par le monde aujourd’hui et qui contractent et respectent des alliances dans l’Église ».
Nauvoo Relief Society Minute Book (registre des procès-verbaux de la Société de Secours de Nauvoo) – En tant que partie intégrante du vaste projet intitulé Joseph Smith Papers (les écrits de Joseph Smith) (voir le lien), les comptes rendus détaillés des 34 réunions de la Société de Secours qui ont eu lieu à Nauvoo, en Illinois, sont maintenant disponibles en ligne. Les archives consignent l’organisation du groupe en mars 1842, les six discours doctrinaux de Joseph Smith, et d’autres renseignements sur la façon de venir en aide aux nécessiteux, de contribuer à la construction du temple de Nauvoo et de décrire les tensions croissantes et les persécutions auxquelles sont confrontées les résidents.
Women of Faith in the Latter Days (femmes de foi dans les derniers jours) – Richard E. Turley, fils et Brittany A. Chapman. Cette série en sept volumes, divisée en périodes s’échelonnant de 1775 à 1970, vise, comme l’explique Turley, « à combler les lacunes » relativement aux voix des femmes et à souligner davantage la contribution des femmes dans l’histoire de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Les chapitres, écrits par des collaborateurs bénévoles, comprennent des données biographiques et des expériences de chaque femme pour une période donnée. Le vaste appel d’offres à contribuer au projet a permis d’assurer qu’un groupe de femmes représentatif de cette époque précise serait retenu. Turley résume le projet par une invitation « à se joindre à nous pour honorer les femmes Saintes des Derniers Jours dont la vie devrait être une inspiration pour les lecteurs de la génération actuelle et des générations à venir ».
[i] https://www.lds.org/callings/relief-society?lang=fra
[ii] Consulter Filles dans mon royaume, chapitre un [en anglais], https://www.lds.org/relief-society/daughters-in-my-kingdom/manual/relief-society-a-restoration-of-an-ancient-pattern?lang=eng
[iii] Joseph Smith, cité par Sarah M. Kimball dans « Auto-biography », Woman’s Exponent, 1er sept. 1883, p. 51; voir aussi Enseignements des présidents de l’Église : Joseph Smith (2007), p. 484.
[iv] Eliza R. Snow, « Female Relief Society », Deseret News, 22 avril 1868, p.1; ponctuation normalisée.
[v] « Relief Society », Janath Russell Cannon et Jill Mulvay Derr , Encyclopedia of Mormonism (encyclopédie du mormonisme), New York, Macmillan, 1992. http://eom.byu.edu/index.php/Relief_Society