Christine Baronins, la directrice de la communication de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours pour la région de Winnipeg, a participé à une table ronde intitulée « La foi et les médias ». Cette discussion abordait les raisons pour lesquelles les reportages sur les confessions religieuses sont importants. L’événement, qui s’est tenu le 12 juin 2024, marquait la sortie d’un nouveau livre regroupant une collection de chroniques sur la religion. Son auteur, John Longhurst, est un journaliste spécialisé dans les questions religieuses qui a bâti une carrière fructueuse au sein du Winnipeg Free Press.
Mme Baronins, qui est également membre du Conseil interconfessionnel du Manitoba et du comité consultatif du programme « Religion in the News » du quotidien Winnipeg Free Press, a expliqué que « la possibilité de faire le lien entre les reportages sur la religion et le travail de promotion et d’encouragement du dialogue interconfessionnel, d’amélioration de la compréhension entre les communautés religieuses et de construction commune d’une société juste et solidaire » constituait le volet le plus important de sa participation à ce groupe d’experts.
« Les reportages médiatiques en matière de religions créent au sein de la population une plus grande prise de conscience du rôle considérable et positif de la religion dans la vie des individus et de la société puisqu’ils permettent de dissiper les stéréotypes et de réduire la portée des reportages défavorables que l’on trouve souvent dans les médias grand public », estime Mme Baronins.
Pour John Longhurst, qui écrit sur le sujet pour le Winnipeg Free Press depuis 2003, il est essentiel de parler de la foi dans les médias. Son nouveau livre donne un aperçu de ses vingt années de reportages sur les questions religieuses, au cours desquelles il a rédigé plus de 900 rubriques.
Selon Michael Wilson, de l’Église unie de Charleswood à Winnipeg, M. Longhurst « ne se contente pas de relater ce que font les communautés religieuses; il s’intéresse davantage à ce qu’elles pensent et à ce qu’elles vivent, et à la manière dont la religion évolue dans un monde qui se transforme rapidement ». « John exprime à voix haute les questions que nous nous posons tous, et notre collectivité s’en porte mieux », a-t-il expliqué.
En 2006, l’Association catholique romaine des professionnels de la communication du Canada a rendu hommage à M. Longhurst pour sa contribution remarquable à la diffusion de la pensée religieuse. En 1998, ce dernier a organisé la première grande conférence canadienne sur la foi et les médias et, en 2021, il a reçu le prix de la lieutenante-gouverneure du Manitoba pour la compréhension entre les confessions.
Mme Baronins sait pertinemment que les articles consacrés à la religion permettent d’améliorer la compréhension et la connaissance que nous avons de nos voisins. En témoigne sa participation au projet « Religion in the News » du Winnipeg Free Press, qui lui a permis de mieux connaître John Longhurst. « Selon ses dires, John savait très peu de choses sur les saints des derniers jours avant le début de notre collaboration. Il a dit qu’apprendre à me connaître avait été une expérience positive », explique-t-elle. Ce n’est là qu’un des nombreux avantages de la rubrique « Religion » dans le journalisme d’information.
Le projet « Religion in the News » a vu le jour en 2019. Unique en son genre parmi les journaux canadiens, ce projet sollicite directement l’aide des groupes confessionnels et des individus pour soutenir les reportages sur la religion et s’assurer que ces articles sont publiés dans le Winnipeg Free Press. De telles chroniques permettent aux lecteurs de constater qu’ils ont en commun la même sollicitude, quelles que soient leurs différences. Cela a pour effet de réduire les préjugés et la discrimination et d’accroître la compréhension et la compassion.
Mme Baronins fait remarquer que les communautés religieuses hésitent parfois à collaborer avec les médias en raison de la nature sacrée de la foi et de la crainte d’être mal représentées ou ridiculisées. « Les journalistes spécialisés dans les questions de foi contribuent en principe à l’éducation et à la sensibilisation des différentes confessions et offrent la possibilité de faire connaître ce qu’il y a de meilleur dans chacune d’elles. Ce genre de reportages tendent à faire tomber les stéréotypes et les préjugés et favorise la communication et la prise de conscience », ajoute-t-elle.
Les invités à la table ronde ont discuté de la manière dont les reportages sur la foi peuvent s’étendre à d’autres domaines de la couverture médiatique. Ils ont démontré que la religion et la spiritualité font partie de l’expérience humaine et qu’elles peuvent être traitées dans l’ensemble d’un journal, sans être simplement reléguées dans une section consacrée à la foi.
Christine Baronins souligne que le message qu’elle a retenu du débat est que « les reportages en matière de religions bâtissent et renforcent la communauté ». « La foi est importante pour les personnes croyantes et non croyantes, car elle joue un rôle clé dans les questions de justice sociale. Les croyants sont souvent très conscients des besoins humanitaires d’une communauté et disposent de moyens organisés pour y remédier. La couverture médiatique sur la religion contribue à établir un lien entre ces besoins et les personnes capables d’y répondre », conclut-elle.