Communiqué de presse

L’Université McGill souligne le 10e anniversaire des conférences annuelles sur les saints des derniers jours dans le monde

L’École d’études religieuses de l’Université McGill a accueilli la 10e conférence annuelle sur les études mondiales consacrées aux saints des derniers jours. Le thème du colloque était « Religion et mondialisation : Une réflexion sur l’ethnicité et le genre dans les études sur les saints des derniers jours à l’échelle mondiale ». Des universitaires se sont réunis le 20 novembre 2024 à la chapelle patrimoniale Birks pour parler de sujets liés à L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et à sa position dans le monde.

Michelle Graabek, présidente de Global Mormon Studies, a donné le ton à la rencontre en s’interrogeant sur la pertinence de considérer l’Église comme une religion américaine. Elle a proposé quelques aspects uniques de l’histoire des saints des derniers jours qui la distinguent des autres religions d’origine américaine.

Caroline Kline, directrice adjointe du programme Global Mormon Studies à l’Université d’études supérieures de Claremont, a présenté des recherches sur les femmes dans l’Église mondiale. Elle a expliqué comment elle avait dû modifier sa vision personnelle de l’égalité entre les sexes parce qu’elle avait observé que les femmes qu’elle avait interrogées avaient des points de vue différents sur ce qui comptait le plus pour elles. Elle a constaté que les Mexicaines et les Botswanaises restaient actives dans une Église patriarcale parce qu’elles accordaient de l’importance à la manière dont l’Église encourageait leur mari à participer positivement à la vie familiale. Pour elles, les sévices, l’oppression et l’aliénation étaient des maux plus graves que l’inégalité. Kline a qualifié leur position de « rapport non contraignant », un concept qui met l’accent sur les relations et la sécurité plutôt que sur l’égalité des genres. Ces femmes valorisent leur appartenance à l’Église et leurs dirigeants masculins parce qu’elles considèrent qu’ils renforcent la sécurité des relations interpersonnelles. « L’égalité ne constitue pas la seule priorité, a déclaré Mme Kline. Ces femmes ont trouvé des solutions créatives. »

Une table ronde a suivi la présentation du conférencier principal. Amaechi Okafor, doctorant en histoire à l’Université Concordia, a abordé la question des identités hybrides des membres africains de l’Église. Il a suggéré que l’Église pourrait aider les personnes de race noire à réconcilier ces différentes visions d’elles-mêmes en permettant aux pratiques culturelles africaines de s’exprimer dans les services religieux.

Russell Stevenson, de l’Académie militaire américaine de West Point, a raconté comment les membres afro-brésiliens des années 1950 et 1960 ont permis aux dirigeants de l’Église de prendre conscience de la diversité des membres et ont ouvert la voie à la conversion à l’Église d’un grand nombre de citoyens africains et asiatiques au cours des décennies qui ont suivi.

Vinna Chowriamah, doctorante à l’Université de la Caroline du Nord à Chapel Hill, a parlé de son expérience personnelle de convertie à l’Église à l’île Maurice, où la plupart des gens sont d’origine hindoue et considèrent que l'adhérence à d’autres religions revient à « vendre son âme pour une baguette de pain », en référence aux colonisateurs français d’autrefois. Dans ce contexte, certains membres de l’Église célèbrent Diwali, une fête hindoue commémorant la victoire de la lumière sur les ténèbres, non pas comme une fête religieuse, mais comme un moyen de rester en contact avec leur culture d’origine. « Certains membres de l’Église peuvent voir dans ce festival une similitude avec la lumière de Dieu qui a vaincu les ténèbres autour de Joseph Smith lorsqu’il priait dans le Bosquet sacré », a expliqué Mme Chowriamah.

Dans l’ensemble, les discussions ont salué la diversité des saints des derniers jours dans une Église mondialisée et ont véritablement exploré les dilemmes que les nouveaux membres des pays du Sud peuvent rencontrer au sein d’une Église hiérarchisée et organisée par des dirigeants éloignés de Salt Lake City (Utah). Pour beaucoup, le défi est moins grand qu’on ne pourrait le croire, car les avantages de l’appartenance à l’Église et ses effets positifs sur les familles, la sécurité et une riche spiritualité font de leur participation un acte de gratitude et d’humilité.

Le professeur Garth Green, directeur de l’École d’études religieuses de l’Université McGill, a conclu la conférence en remerciant les orateurs pour la sincérité et la diversité dont ils ont fait preuve en exprimant courageusement leur expérience en tant que saints des derniers jours. « J’ai beaucoup appris, a-t-il déclaré, et j’espère que nous pourrons poursuivre ces discussions au-delà de ce colloque. »

Kyle Roth, qui étudie à l’Université de Montréal, a déclaré : « Ce que j’ai surtout retenu, c’est une meilleure compréhension de la manière dont les individus évoluent dans la pluralité de leurs identités en tant que membres de l’Église. En raison de l’histoire unique de l’Église, je suis tenté de généraliser mon expérience et de l’appliquer à tout le monde. Je comprends plus difficilement les choix et les différentes façons dont les gens s’engagent dans la foi. Ces exposés ont élargi mon horizon et j'aurai plus de facilité à considérer tous les membres en tenant compte des nuances et de la sensibilité culturelle.

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Remarque concernant le nom de l’Église : Quand vous parlez de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.