Il y a trois ans, Shanae Demers, une jeune fille de 11 ans dynamique, aimant la musique, le chant et la danse, et membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, a reçu un diagnostic dévastateur qui aurait pu avoir des conséquences désastreuses, n’eût été sa foi.
Le diagnostic a été dévastateur pour Shanae quand elle a appris qu’elle avait perdu 80 pour cent de son ouïe, à la suite des effets secondaires irréversibles d’une maladie. Ces séquelles la laissaient cliniquement sourde. « Je me sentais comme Dumbo dans le film de Disney qui avait peur de voler sans sa plume », dit-elle. « Pourquoi Dieu m’a-t-il infligé cela? », se questionnait-elle.
Un point crucial dans l’acceptation de sa condition s’est produit lorsque sa mère, Terri, a suggéré qu’elle apprenne la langue des signes. Dès l’âge de 13 ans, c’était devenu la passion de Shanae.
Avec le soutien et les encouragements de sa famille, de ses amis et de la communauté, Shanae s’est tournée vers Dieu pour obtenir de l’aide afin de changer le monde des personnes sourdes. « Je comprends mieux maintenant que Dieu nous donne des épreuves seulement pour nous fortifier, dit-elle. La prière m’aide à trouver le courage de faire des choses, même si elles sont difficiles. C’est par la prière que j’ai reçu le réconfort de mon Père céleste. Dieu peut nous aider et il le fera si nous sommes assez humbles pour le lui demander. Nous sous-estimons nos propres capacités et nous sous-estimons aussi notre Père céleste. Avec Dieu, rien n’est impossible (voir Matthieu 19:26) ».
Un jour, alors qu’elle regardait la vidéo musicale de David Archuleta « Glorious », en lisant les paroles de la chanson, elle s’est sentie interpellée par les paroles. La sœur de Shanae, Kitana Demers Isfeld, a dit que sa sœur a su à ce moment précis que la perte de son ouïe faisait partie de qui elle était et que c’était « glorieux » parce qu’elle a ressenti que cela faisait partie du plan de Dieu pour elle. C’est alors qu’a commencé le parcours vers l’acceptation de soi et la croissance personnelle qui a transformé son épreuve en un don. Shanae a été la seule Canadienne à être choisie pour faire partie de la vidéo des admirateurs de David. C’est par son interprétation des paroles en langue des signes qu’elle a fait ses débuts en tant que personne sourde pour ses amis et sa communauté.
En travaillant avec des dirigeants locaux de l’Église, la famille Demers a été en mesure de faire de sa paroisse (assemblée), une paroisse désignée en langue des signes américaine (ASL). Tous ceux qui ont des déficiences auditives partout dans le pieu (similaire à un diocèse) peuvent désormais participer aux réunions dans lesquelles les leçons sont interprétées en langue des signes. La plupart des membres de la paroisse ont une certaine connaissance de l’ASL.
Toutes les jeunes filles de la paroisse (de 12 à 18 ans) peuvent interpréter en signes le thème des Jeunes Filles, grâce à Shanae, qui a aussi donné plusieurs leçons personnelles, notamment à une fillette de 3 ans. Elle a également attendu quatre mois avant de changer de classe des Jeunes Filles afin qu’une nouvelle amie ne soit pas la seule personne sourde dans la classe.
« [Shanae] a un esprit puissant qui influence les gens d’une manière humble et sincère. Son témoignage brille, peu importe dans quelle langue elle le rend, dit Terri. Je suis bénie d’être sa mère ».
À 14 ans, Shanae fait grandir l’enthousiasme pour la langue des signes au sein de la communauté dans son école, à l’église et dans sa ville. Elle donne gratuitement deux cours d’ASL et est membre des équipes de danse et de cheerleading de son école. Les membres de son équipe ont même appris l’ASL pour communiquer avec elle. Elle chante aussi avec ses mains et sa voix quand elle joue du piano, et aime beaucoup les vibrations qu’elle ressent.
« Je n’oublierai jamais la soirée où elle [nous a] fait porter des bouchons d’oreilles et des casques pour nous aider à mieux comprendre comment les personnes sourdes ou ayant des déficiences auditives font l’expérience du monde des sons, a dit Heather Burton, une des enseignantes de l’école de Shanae. Entre la frustration et l’empathie douloureuse, plusieurs parmi nous ont fondu en larmes. La détermination de Shanae de briser les barrières de la communication est tout à fait inspirante… et contagieuse. »
Shanae dit qu’elle sait maintenant que, « comme Dumbo l’éléphant volant, nous n’avons pas besoin de plume pour voler. Nous avons seulement besoin de croire. »
Pour Shanae Demers, chaque jour l’impossible devient possible.