Laurel Thatcher Ulrich, historienne renommée de Harvard, lauréate du prix Pulitzer et membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, s’est adressée à 65 étudiants et membres du corps professoral à la chapelle patrimoniale Birks de l’Université McGill le 26 octobre 2017. Son allocution s’inscrivait dans le Mois de l’histoire des femmes au Canada, un mois pendant lequel la nation célèbre les réalisations de leurs concitoyennes dans l’histoire de ce pays et de la société contemporaine.
La professeure Ulrich a abordé le sujet du mariage plural et des droits des femmes dans les débuts du mormonisme. Les mormons ont pratiqué le mariage plural du début des années 1840 jusqu’en 1890, quand le Manifeste rédigé par le président Wilford Woodruff a mis fin à la pratique. « L’histoire vous surprendra », a-t-elle déclaré à l’assistance. Elle a expliqué que les gens avaient souvent des idées préconçues au sujet des saintes des derniers jours du début du développement de l’Utah, mais qu’ils ne savaient pas que ces femmes disposaient de droits et de libertés uniques aux femmes de cette époque, notamment le droit de vote.- Professeure Laurel Thatcher Ulrich
- Eric, Prof. Cere et Catherine
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- Professeure Ulrich
- Michèle et Prof. Ulrich
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tte rencontre était la quatrième d’une série de conférences annuelles qui ont lieu depuis 2014. Elle était coorganisée par le CREOR (centre de recherche sur la religion de McGill) et la Chaire en gestion de la diversité culturelle et religieuse de l’Université de Montréal.
Le professeur Daniel M. Cere, de l’École des études religieuse de l’Université McGill, a travaillé en collaboration avec G. Eric et Catherine Jarvis, codirecteurs des Affaires publiques de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours à Montréal, pour organiser la conférence.
Jay Glowa, président du pieu de l’Église Mount Royal, de Montréal, au Québec, a assisté à la conférence avec son épouse, Fatima. « J’ai été touché en apprenant comment des femmes ordinaires, de différentes cultures et de divers horizons, ont pu apporter des changements positifs au sein de leurs communautés religieuses et sociales simplement en travaillant ensemble pour faire de leurs foyers et du monde des endroits où il fait bon vivre », a expliqué Glowa.
Dans son allocution, la professeure Ulrich a parlé d’une courtepointe confectionnée en 1857, par des femmes de la Société de Secours de la 14e paroisse de Salt Lake City, qui a servi à recueillir des fonds. Soixante-trois femmes ont contribué à sa confection. La courtepointe a été mise aux enchères et ultimement coupée en deux pour être remise à deux des enfants de son acquisiteur. Plus de cent ans plus tard, les deux moitiés, toutes deux en excellent état, ont été réunies. Chaque brodeuse était l’auteure d’un message ou d’un motif unique, comportant sa signature, qui offre un aperçu de la vie et des pensées des femmes mormones ayant travaillé à la confection de cette courtepointe.
Ulrich a aussi donné un séminaire à l’intention des étudiants des cycles supérieurs de l’Université Concordia le 27 octobre 2017. Le séminaire, intitulé « Digging into Diaries » (Explorer les journaux personnels), expliquait à une vingtaine d’étudiants et de membres du corps enseignant les principes de la recherche historique. Ulrich a fait part d’extraits du journal de Carolyn Crosby, une canadienne sainte des derniers jours des débuts du mormonisme. Elle a de même encouragé tous les participants à tenir un journal personnel pour éviter que le vécu personnel ne tombe dans l’oubli.
Catherine Jarvis, codirectrice des Affaires publiques de l’Église à Montréal, a reçu la professeure Ulrich en entretien pour discuter de l’histoire des femmes et de l’importance du journal personnel dans la compréhension du passé. « Nous voulons comprendre comment les changements s’opèrent dans la vie des gens ordinaires. Au-delà de cela, nous voulons savoir comment des gens ordinaires provoquent des changements par les décisions qu’ils prennent au quotidien », a ajouté Ulrich.