Communiqué de presse

À la recherche de son histoire familiale le jour du Souvenir

En réfléchissant au jour du Souvenir, Deborah Martin, une membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours de Raymond, en Alberta, s’est demandé si cette journée pourrait revêtir un plus grand sens si elle connaissait l’histoire de ses propres ancêtres qui avaient servi en temps de guerre.

« Je trouve que l’absence de liens avec une personne en particulier présente un défi le jour du Souvenir », a dit Martin. « J’ai toujours éprouvé de la reconnaissance pour les hommes et les femmes qui se sont sacrifiés pour protéger nos libertés. Mon père a servi 25 ans dans la Marine royale canadienne. C’était heureusement pendant une période de paix relative. Je n’ai toutefois jamais vraiment connu l’histoire de parents ou d’ancêtres qui ont servi en temps de guerre. »

Martin s’est lancée dans une quête pour en savoir plus. « En passant en revue de vieilles photos de famille, l’une d’elles a attiré mon attention. Il s’agissait d’un homme en uniforme militaire qui s’appelait William John Young. La note au dos de la photo l’identifiait comme le grand-oncle de ma mère », a-t-elle expliqué.

Avec cette photo en main, Martin s’est tournée vers FamilySearch pour trouver de l’information au sujet de Young. Ses recherches l’ont d’abord menée à des registres de recensement qui indiquaient que Young avait voyagé à bord d’un bateau sur la rivière Harlem, à New York. Elle a aussi appris qu’il avait survécu à une épidémie de fièvre typhoïde et qu’il avait travaillé comme chauffeur de navire.

À 37 ans – plus âgé que la plupart de ses camarades de marine – Young s’est enrôlé dans la 2e Division du Canada. Martin a trouvé une photo du navire, le R.M.S. Corsican, qui l’a emmené en Angleterre.

Les archives ont révélé que Young était arrivé en France à l’automne de 1915. Martin a trouvé des documents qui contenaient le nom d’autres hommes faisant partie du bataillon de Young, de même qu’un journal de guerre rédigé par le grand prévôt adjoint de la 2e Division du Canada. Pendant l’hiver, le bataillon devait supporter la pluie, les tranchées humides, les infestations de poux et la boue, tout en apprenant à combattre l’ennemi.

Au cours des six premiers mois de 1916, Young a dû se résigner à quitter le champ de bataille à trois reprises, mais il a toujours réintégré son unité. En janvier, il a contracté l’influenza. En avril, il a été blessé par balle à l’oreille gauche et il a eu besoin de quelques semaines de soins médicaux pour se rétablir. En juin, il a été traité trois jours pour une névrose des tranchées (« shell shock »), aujourd’hui désignée sous le nom de syndrome de stress post-traumatique (SSPT).

L’événement marquant qui a changé le cours de sa vie s’est produit sur le champ de bataille de la région de la Somme, près de Courcelette, en France. Le 7 octobre 1916, à 12 h 45, un obus a explosé et projeté des éclats dans son fémur droit et l’index de sa main gauche.  En raison du grand nombre de blessés de guerre, il était impossible que tous les soldats reçoivent des soins adéquats en temps opportun, alors sa convalescence a été longue et prolongée. Il a enduré la douleur pendant deux mois avant qu’on lui ampute le doigt et sept mois supplémentaires de septicémie et d’infection avant qu’on retire les éclats d’obus de son fémur et que sa guérison puisse enfin commencer.

Entre-temps, une petite masse était apparue sur le côté gauche de sa poitrine et avait atteint la taille d’un citron. Lorsqu’on l’a opéré en août 1918, on a dû ouvrir son diaphragme à deux endroits pour retirer la tumeur encapsulée. À cette époque, il était de retour au Canada. Il a été libéré du service militaire 35 jours après l’armistice du 11 novembre 1918. Il avait survécu et pouvait enfin rentrer chez lui en Ontario.

Young a marché en s’appuyant sur un bâton jusqu’à la fin de sa vie. Les orages fréquents en Ontario déclenchaient souvent sa « névrose des tranchées », et sa main gauche bleuissait au froid. Il a lutté jusqu’à la fin de sa vie et est mort le 28 avril 1951. C’était un survivant.

Martin a écrit, au sujet de sa quête : « Découvrir, une bribe à la fois, l’histoire de William John Young a tissé une nouvelle sorte de liens pour moi. J’ai trouvé plus que de simples faits sur une page de recensement, un journal de guerre et des photographies. J’y ai découvert des exemples de courage, de loyauté, de détermination, de lutte, d’endurance et de liens. Chaque lecture et chaque recherche me liait à mon arrière-grand-oncle d’une manière que je n’avais jamais connue auparavant. »

Martin a souligné les répercussions que la découverte de l’histoire de Young a eues sur sa propre résilience. « Cette expérience m’a appris que le fait de connaître l’histoire des membres de ma famille peut m’aider à relever les défis auxquels je suis confrontée aujourd’hui », a-t-elle expliqué. « Les expériences de nos ancêtres peuvent constituer une source de force et d’encouragement. En ce jour du Souvenir, je rends hommage à William John Young et à tous les hommes et à toutes les femmes qui ont servi avec lui. J’ai maintenant un cœur rempli de liens qui m’unissent à leurs sacrifices. Comme tant de jeunes hommes morts en défendant la liberté, William John Young n’a pas de descendants directs pour se souvenir de lui, mais il a une arrière-petite-nièce qui a raconté son histoire pour qu’on ne l’oublie pas. »

Remarque concernant le nom de l’Église : Quand vous parlez de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.