Communiqué de presse

Déclaration de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours sur la thérapie de conversion et le projet de loi C-6

Le Parlement du Canada envisage de modifier le Code criminel afin de faire des pratiques visant à modifier l'orientation et l'identité sexuelles une infraction criminelle. De nombreuses municipalités ont déjà adopté une législation similaire ou envisagent de le faire. L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours soutient l'objectif d'une telle législation visant à protéger les personnes LGBTQ contre les pratiques abusives, mais elle s'oppose aux amendements proposés tels que rédigés, car ils pourraient être utilisés pour limiter ou nier d'importantes libertés religieuses, notamment l'enseignement de la doctrine de l'Église, le droit des parents de conseiller leurs propres enfants sur la doctrine fondamentale et les comportements appropriés, et la capacité des conseillers confessionnels d'aider les jeunes à s'abstenir de relations sexuelles hors mariage et d'autres pratiques sexuelles dangereuses ou destructrices.

Contexte. Dans les années 1950 et 1960, la plupart des psychiatres d'Amérique du Nord croyaient que l'homosexualité pouvait être changée grâce à une « thérapie de conversion ». Ces thérapies n'ont pas fonctionné et étaient souvent abusives. Aujourd'hui, l'écrasante majorité des professionnels de la santé mentale s'oppose à la thérapie de conversion. Les recherches démontrent que les chocs électriques, l'aversion et autres thérapies de conversion analogues sont inefficaces et nuisibles pour les jeunes qui éprouvent une attirance pour le même sexe.

L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours s'oppose également à toute thérapie, y compris les thérapies de conversion et de réparation, qui soumet un individu à des pratiques abusives. Les services familiaux de l'Église ont une politique explicite et de longue date contre les thérapies visant à « réparer », « convertir » ou « changer » l'orientation sexuelle. Les jeunes et les adultes qui cherchent des thérapies pour changer leur orientation sexuelle ne les recevront pas des services familiaux ou des responsables de l'Église. L'Église espère que ceux qui sont attirés par le même sexe et qui souffrent de dysphorie de genre trouveront l'amour, la compassion et la compréhension des membres de leur famille, des dirigeants et des membres de l'Église et des conseillers professionnels. En tant que disciples de Jésus-Christ, nous condamnons toute forme de mauvais traitement ou de manque de bienveillance envers les personnes LGBTQ.

Doctrine de l'Église. Bien que l'Église ne pratique pas la thérapie de conversion, elle invite tous les gens à embrasser le plan du Père céleste, à exercer leur foi en Jésus-Christ et à garder les commandements de Dieu. La famille – Déclaration au monde enseigne que chacun de nous « est un fils ou une fille d’esprit aimé de parents célestes », et « a une nature et une destinée divines », et que le « genre masculin ou féminin est une caractéristique essentielle de l’identité et de la raison d’être ». La Déclaration affirme que « le mariage entre un homme et une femme est ordonné de Dieu » et que les maris et les femmes doivent honorer « leurs vœux de mariage dans la fidélité totale ». « Les pouvoirs sacrés de procréation ne doivent être employés qu’entre l’homme et la femme, légitimement mariés. » Ces normes morales fondamentales s'appliquent indépendamment de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre. L'Église exhorte tous les peuples à observer les commandements de Dieu et à faire usage de la bénédiction de la repentance, disponible par l'intermédiaire de l'Expiation de Jésus-Christ, lorsqu'ils ne les respectent pas.

L'Église prône aussi le droit des individus à la liberté d'action et à l'autodétermination. « Nous affirmons avoir le droit d’adorer le Dieu Tout-Puissant selon les inspirations de notre conscience et reconnaissons le même droit à tous les hommes : qu’ils adorent comme ils veulent, où ils veulent ou ce qu’ils veulent » (11e Article de foi).

Nous pensons également que les parents ont le droit et la responsabilité de guider le développement de leurs enfants. Nous croyons en outre que les perspectives religieuses ont un rôle important et éthiquement approprié dans les conseils professionnels.

Le projet de loi C-6 va trop loin. Le gouvernement canadien a présenté un projet de loi – le « Projet de loi C-6 » – qui modifierait le Code criminel pour criminaliser les pratiques abusives de thérapie de conversion. L'Église soutient cet objectif. Toutefois, l'Église partage les profondes préoccupations de nombreuses autres confessions religieuses et d'autres personnes qui estiment que le projet de loi C-6 va trop loin, en criminalisant injustement de nombreuses choses qui ne sont pas des thérapies de conversion. La définition de la thérapie de conversion donnée par le projet de loi couvre les attirances pour le même sexe et la dysphorie de genre, mais aussi le « comportement sexuel ». Avec la menace d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à cinq ans, cela pourrait limiter la capacité des parents et des dirigeants de l'Église à enseigner la doctrine de l'Église et à encourager tous les jeunes à vivre la loi de la chasteté. Selon le projet de loi, les thérapeutes responsables pourraient ne pas être en mesure de décourager les jeunes homosexuels de s'engager dans des comportements sexuels dangereux ou destructeurs.

Heureusement, ces effets potentiels semblent être involontaires. Le ministère de la Justice a déclaré qu'il n'a pas l'intention de criminaliser les conversations personnelles dans lesquelles des opinions sur l'orientation sexuelle, les sentiments sexuels ou l'identité de genre sont exprimées aux jeunes par des dirigeants religieux, des professionnels de la santé mentale, des amis ou des membres de la famille. (Voir  https://parl.ca/DocumentViewer/fr/43-2/projet-loi/C-6/premiere-lecture). Ces déclarations sont positives, mais malheureusement le projet de loi C-6 n'exprime pas vraiment cela. De sérieuses questions subsistent quant à savoir si le droit d'enseigner la doctrine de base de l'Église dans les lieux de culte, de recevoir des conseils de la part des dirigeants de l'Église sur les principes de l'Évangile et même d'avoir des conversations personnelles sur l'orientation et l'identité sexuelles est vraiment protégé. Avec d'autres, l'Église soutient les amendements visant à répondre à ces préoccupations et cherche à les faire adopter.

L'Église et ses membres ont le droit fondamental, en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés, d'exprimer leurs croyances dans l'Évangile de Jésus-Christ rétabli et sa doctrine, et d'encourager tout le monde à vivre selon les principes de l'Évangile. La recherche importante de protections adéquates pour les personnes LGBTQ doit être soupesée par rapport à ces libertés fondamentales. L'Église continuera à rechercher le juste équilibre de manière réfléchie, appropriée et inspirée.

Remarque concernant le nom de l’Église : Quand vous parlez de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.