« La liberté religieuse peut-elle être un outil de promotion de la paix? », telle est la question qu’ont abordée une centaine de délégués parlant 12 langues et originaires de plus de 40 pays lors du 31e Symposium international annuel sur le droit et la religion (ILRS). Cette rencontre s’est tenue du 6 au 8 octobre 2024 à l’Université Brigham Young (BYU) à Provo, dans l’Utah. Les représentants du Canada – Deina Warren, directrice des affaires juridiques au Centre canadien des œuvres de charité chrétiennes (CCCC), et Patrick Fletcher, conseiller principal en théologie et en doctrine sociale pour la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) – ont traité de thèmes spécifiquement canadiens.
L’ILRS est une conférence annuelle organisée par le Centre international d’études sur le droit et la religion (ICLRS), qui fait partie de la Faculté de droit J. Reuben Clark de l’Université Brigham Young. Le Centre, fondé en 2000, est un leader universitaire mondial dans le domaine de la liberté de religion internationale. Sa mission est de « contribuer à garantir les bienfaits de la liberté de religion pour tous » au moyen de bourses d’études, de réseautage, d’activités éducatives et de réformes législatives (voir « Mission de l’ICLRS »).
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Thème du symposium et mot de bienvenue
Brett Scharffs, le directeur de l’ICLRS, a inauguré la conférence en citant Russell M. Nelson, le président de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours : « [La querelle] nourrit la fausse notion que la confrontation est le moyen de résoudre les différends. Ce n’est jamais le cas. La querelle est un choix. Être un artisan de paix est un choix. Vous êtes libres de choisir la querelle ou la réconciliation. Je vous exhorte à choisir d’être un artisan de paix, maintenant et toujours. […] Nous pouvons littéralement changer le monde, une personne et une interaction à la fois. Comment? En montrant comment gérer les divergences d’opinions avec respect et dignité (« Nous avons besoin d’artisans de paix », conférence générale d’avril 2023).
M. Scharffs a souligné que l’un des messages les plus fréquemment transmis par le président Nelson sur la nécessité de devenir des artisans de paix est que « le pouvoir transformateur de l’amour de Dieu nous changera et nous donnera les moyens de devenir des artisans de la paix ».
Une perspective canadienne
Les délégués canadiens ont participé à un groupe de discussion international. M. Fletcher a fait part de son point de vue sur le rôle de la religion dans le rétablissement de la paix. Il a déclaré que « faire la paix signifie fondamentalement [...] comprendre ce qu’est l’ordre divin ou, en d’autres termes, ce qu’est la volonté de Dieu pour les êtres humains et leurs relations les uns avec les autres et avec le reste de la création. Il faut ensuite s’efforcer de construire une société qui respecte et reflète l’ordre que Dieu a instauré dans la création ».
Selon M. Fletcher, « la tâche de construire la paix ne s’arrête pas à la prévention des conflits armés; elle comprend également la promotion de relations justes entre les nations, au sein des sociétés, dans les familles et dans le cœur de chaque personne ».
Mme Warren a décrit comment la foi est au cœur même d’une organisation religieuse et s’exprime par des actes de générosité. « Au Canada, nous constatons une pression croissante sur les organismes de bienfaisance qui ne proposent pas l’euthanasie ou le suicide assisté dans leurs locaux [...] pour qu’ils renoncent à leurs convictions sur cette question des plus préoccupantes : l’essence, la qualité, la valeur et la durée de la vie », a-t-elle expliqué.
Mme Warren a en outre souligné la nécessité de défendre la liberté de religion, de préserver une conscience morale publique fondamentale, de prévenir l’exploitation des personnes vulnérables et de protéger la diversité et la divergence d’opinions.
Séance plénière générale
Au cours d’une assemblée plénière générale, Alexander Dushku, avocat général de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, a parlé de la convergence entre le processus de paix et la liberté religieuse. Il a souligné que la liberté de religion constitue un contrat social important qui permet à ceux qui ont des visions du monde contradictoires de vivre en harmonie.
« Le commandement de rechercher la paix est commun aux nombreuses traditions religieuses du monde, a fait remarquer Elder Dushku. Bien que nous devions parfois défendre nos droits devant les tribunaux et d’autres instances gouvernementales, en tant que croyants, nous avons l’obligation de promouvoir une paix durable et de vivre ensemble dans la dignité. Il ne suffit pas de faire triompher notre communauté religieuse, aussi tentant que cela puisse être. Une victoire pour nous qui n’inclut pas la justice pour autrui ne mènera pas à la paix. Pour être des artisans de la paix, nous devons trouver des moyens concrets et applicables d’honorer et de respecter les croyances et les pratiques de tous. »
À l’issue de la conférence, Allen D. Haynie, président du comité directeur de la communication au Canada, a invité les délégués canadiens à se rendre au siège de l’Église pour discuter des questions de liberté religieuse au Canada avec Elder Dushku, Scott Peterson, avocat-conseil d’interrégion pour le Canada; John Craig, avocat-conseil d’interrégion pour le Royaume-Uni et ancien soixante-dix d’interrégion au Canada; Kim Woodbury, responsable des relations interrégionales; Colton Miles, responsable des relations gouvernementales, et Sandra Pallin, directrice de la communication du Canada.
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