Communiqué de presse

Des saints des derniers jours soulignent la Journée internationale des familles

Ce que nous enseigne une femme célibataire d’expérience sur la famille

« Une famille est un groupe d'individus liés par des liens affectifs forts, un sentiment d'appartenance et une passion pour participer à la vie de l’autre. » — Lorraine M. Wright

Que faut-il pour devenir un expert des familles? Lorraine M. Wright, une membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, est conférencière internationale et professeure émérite en soins infirmiers de l’Université de Calgary. Elle a consacré toute sa carrière à aider les familles qui font face à des maladies graves, et elle a voyagé dans plus de 80 pays, donnant des conférences et consultant des professionnels de la santé sur la façon d'aider ces familles. Vous trouverez ci-dessous des extraits d'une récente entrevue de Lorraine Wright qui nous fait part de ses réflexions dans le cadre de la Journée internationale des familles.

Proclamée par les Nations unies le 15 mai de chaque année, la Journée internationale des familles est une journée de reconnaissance et de célébration. Elle vise à « mieux faire connaître les questions liées à la famille et à accroître la connaissance des enjeux sociaux, économiques et démographiques qui l’affectent » (Journée internationale des familles).

Les Nations unies reconnaissent que les familles et les politiques et programmes axés sur la famille sont essentiels à la réalisation de nombreux objectifs de développement de l'ONU (voir unicef-irc.org). « Au niveau international, la famille est reconnue mais n'est pas prioritaire dans les efforts de développement. [...] Il semble y avoir un consensus sur le fait que, jusqu'à présent, la stabilité et la cohésion des communautés et des sociétés reposent en grande partie sur la force de la famille » (Rapport du Secrétaire général des Nations unies, 2010).

Les saints des derniers jours croient que la famille est l’unité la plus fondamentale et la plus importante de la société et qu’elle a été ordonnée par Dieu. Elle est reconnue comme une source potentielle de force et de soutien. Dans la Déclaration sur la famille, les dirigeants saints des derniers jours « [appellent] les citoyens responsables et les dirigeants des gouvernements de partout à promouvoir des mesures destinées à sauvegarder et à fortifier la famille dans son rôle de cellule de base de la société ».

Le texte ci-dessous est extrait d’une entrevue avec Lorraine M. Wright, Ph. D. (Développement de l’enfant et relations familiales)

La vie familiale et ses répercussions

Lorraine M. Wright a grandi dans un foyer où vivaient trois générations. « Ma grand-mère maternelle a vécu avec nous toute mon enfance, et ma mère travaillait à l'extérieur de la maison. Cela faisait de nous une famille peu ordinaire dans les années 1950. Comme ma grand-mère souffrait d’une forme grave d’arthrite rhumatoïde et que la vie de notre famille tournait autour de sa douleur chronique, cela a eu une profonde influence sur moi. Quand la douleur de ma grand-mère était maîtrisée, nous étions heureux, et quand elle souffrait, nous souffrions aussi. Je crois que mon choix de devenir infirmière a beaucoup à voir avec le fait que ma grand-mère était atteinte d’une maladie chronique. Je pense qu’en raison de mon expérience personnelle, je me suis orientée vers le travail avec des familles qui vivent avec la maladie », a-t-elle expliqué.

La carrière

« Quand j’étais jeune infirmière, j’aimais beaucoup les soins en santé mentale. Après avoir obtenu mon diplôme en soins infirmiers à Calgary, je suis partie pour Vancouver où j’ai travaillé dans un service psychiatrique. J’ai beaucoup aimé l’expérience. C’est d’ailleurs ce qui m’a incitée à retourner à l’université et à faire une maîtrise en santé mentale et en soins infirmiers psychiatriques », a dit Wright.

 « En cherchant où je pourrais étudier, a-t-elle poursuivi, j’ai trouvé deux programmes qui m’intéressaient : l’un à Denver et l’autre à Hawaï. Je me suis alors dit “Pourquoi ne pas obtenir à la fois un diplôme et un teint bronzé?ˮ Alors, j’ai opté pour l’Université d’Hawaï! Je suis très reconnaissante envers mes professeurs en soins infirmiers qui m’ont fait découvrir la thérapie familiale et l’approche interactionnelle. Cela correspondait en tous points à mes aspirations. Ce fut le début de mon grand intérêt pour le travail avec les familles. »

Pendant son séjour à Hawaï, Wright s’est jointe à la communauté des saints des derniers jours. « J’aime beaucoup l’accent que met l’Église sur la famille et la vie familiale. Après avoir obtenu ma maîtrise, je me suis dit que je voulais en savoir plus sur le travail auprès des familles. J’ai alors appris que l’Université Brigham Young offrait un doctorat en thérapie conjugale et familiale. J’ai aussi entendu dire que, si on étudiait à BUY, on pouvait non seulement obtenir un diplôme mais aussi trouver un mari. L’idée m’a plu. “Je vais aller faire un doctorat et trouver un mari”, me suis-je dit. J’y suis donc allée et j’ai obtenu un doctorat. Hélas, trouver un mari ne s’est pas matérialisé! »

Wright a obtenu un doctorat en thérapie conjugale et familiale et a commencé une carrière universitaire stimulante en travaillant avec des familles. « C’était fantastique », a-t-elle dit.

L’emploi rêvé

Wright a travaillé pendant vingt-huit ans comme professeure à la Faculté de médecine et de soins infirmiers de l’Université de Calgary, et comme directrice du Service en soins infirmiers familiaux, une clinique dont l’unique mission était de soulager les souffrances des familles aux prises avec des difficultés émotionnelles, physiques ou spirituelles. « Travailler auprès de familles confrontées à la maladie grave était pour moi l’emploi rêvé », a-t-elle dit.

Wright a éventuellement pris sa retraite de l’université, sans toutefois mettre fin à sa carrière. Elle a décidé de continuer à transmettre ses connaissances et son expérience en donnant des conférences et en animant des ateliers. Ce faisant, elle a voyagé considérablement à l’échelle nationale et internationale pour donner des conférences et des ateliers sur les familles et les croyances liées à la maladie, la souffrance causée par la maladie et la spiritualité, et les pratiques cliniques familiales favorisant la guérison.

Lorraine Wright a fait plus de 300 présentations lors de conférences sur les soins infirmiers, la santé de la famille et la thérapie familiale, tant au Canada qu’à l’étranger. Elle est aussi l’auteure de dix ouvrages. Elle a voyagé dans plus de 81 pays, notamment partout en Europe, dans les îles Britanniques, en Israël, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon, au Qatar et aux États-Unis. « Mon objectif est de visiter 100 pays pour mieux comprendre la souffrance qu’entraîne la maladie, et les croyances reliées à la maladie de diverses cultures afin de transmettre ces connaissances à mes collègues professionnels de la santé », a-t-elle expliqué. Elle poursuit aussi sa pratique privée en cabinet auprès de familles et d’individus et réalise des entretiens de démonstration pour ses ateliers.

Des familles du monde entier

En voyageant et en interrogeant des familles, Wright a compris que « la souffrance est présente, quels que soient la culture, le pays, le genre, l’âge ou l’ethnie. Il en va de même des forces. Toutes les familles de tous les pays possèdent des forces, qui sont souvent non reconnues ou qui ne sont pas prises en compte ».

Tous ces gens que j’ai eu le privilège de rencontrer dans ces 81pays souhaitent donner de l’amour et une vie qui soit riche de sens à leur famille. La vie est beaucoup plus éprouvante dans les pays pauvres, mais le désir des membres d’une famille est partout le même : trouver un sens, un but et des liens familiaux intimes dans leur vie », a-t-elle dit.

Les leçons retenues

Wright est toujours désireuse de connaître les croyances sur la famille, la maladie, la santé, et les pratiques et rites spirituels des autres cultures. « Il ne fait aucun doute que j’ai acquis beaucoup de connaissances, autant sur les plans personnel que professionnel, en faisant ce travail. L’une des plus grandes leçons que j’en ai tirées est que les familles ont toutes des forces. Cela semble si simple. »

Quand j’enseignais, j’avais imposé un moratoire sur les appellations « familles dysfonctionnelles », « familles résistantes » ou « familles non conformes ». Ces descriptifs sont irrespectueux. Ils ne nous fournissent aucune indication sur la façon d’apporter de l’aide. Quand on croit que toutes les familles ont des forces, on s’emploie à trouver ces forces. »

C’est en côtoyant des familles que Wright a pris conscience que les croyances sur la maladie sont importantes. « Les croyances des gens adoucissent ou accentuent les souffrances qu’entraîne leur maladie. Si une famille croit qu’elle est outillée pour résoudre un problème, elle y fera face différemment d’une famille qui pense qu’elle est mauvaise ou qu’elle est punie par Dieu », a-t-elle expliqué. Les recherches de Wright lui ont appris que nos croyances sont au cœur de la maladie, de la souffrance et de la guérison.

« Un autre de mes apprentissages les plus remarquables sur la famille est que la curiosité annule le jugement. J’ai constaté que, lorsque je m’intéresse aux familles, à leurs cultures, à leurs croyances, à leur foi, etc., alors il n’y a ni jugement ni altérité. La compassion motivée par la curiosité est la clé pour aimer les familles sans les juger. » Pour Wright, c’est le travail de toute une vie auprès des familles du monde qui a supprimé tout jugement de valeur qu’elle entretenait sur ce qu’est « une bonne famille » ou la meilleure façon de fonctionner pour les familles. « Les professionnels de la santé ont souvent des idées préconçues et des croyances établies sur ce que devraient être les familles, plutôt que de les laisser être qui elles sont et d’offrir des idées pour soulager leurs souffrances », a-t-elle ajouté.

L’aide aux familles : l’éducation et la pauvreté

La Journée internationale des familles est un moment de célébration, mais c’est aussi un temps pour prendre part à des conversations sérieuses sur les problèmes auxquels sont confrontées les familles dans le monde. Interrogée sur ces difficultés, Wright a répondu : « Si nous souhaitons vraiment venir en aide aux familles, nous devons nous attaquer à la pauvreté parce qu’elle touche tous les aspects de la vie familiale, particulièrement l’espoir et les rêves des gens. »

« Pour sortir les enfants de la pauvreté, nous devons instruire les mères. Si celles-ci ont une éducation, elles s’autonomisent et s’élèvent, transmettant ensuite ces acquis à leurs enfants pour leur permettre de développer tout leur potentiel. Dans le monde, ce sont généralement les femmes qui déterminent le fonctionnement optimal des familles. Réduire la pauvreté est le plus grand changement que nous pouvons opérer pour l’avenir des familles », a indiqué Wright.

L’inclusion des personnes seules

« Ce fut une expérience fantastique d’être invitée dans les foyers du monde : au Qatar, au Japon, au Bangladesh, pour n’en nommer que quelques-uns. Je suis reconnaissante, en tant que célibataire, d’avoir passé ma vie à aider des familles », a dit Wright.

Elle a souligné l’importance d’inclure les personnes seules quand on pense aux familles. « Les célibataires sont le groupe qui connaît la croissance la plus rapide dans les ménages recensés. Les personnes seules ont bel et bien une famille, pas dans le sens où on l’entend traditionnellement, mais c’est un mélange de parents de sang et de personnes non apparentées. J’entends parfois certains amis célibataires dire “Bien, je n’ai pas de familleˮ, ce à quoi je réponds “Oui, tu en as une. Pour toi, qui est ta famille?ˮ Oui, les célibataires ont une famille. »

Les célébrations de la Journée internationale des familles

Lorsqu’on lui a demandé comment nous pourrions célébrer la Journée internationale des familles, Lorraine Wright a suggéré ceci : « Informez-vous d’une famille qui n’est pas de votre confession, de votre culture ou de votre groupe ethnique. Et, si cela est opportun, invitez les membres de cette famille à manger un cornet de crème glacée. » Apprendre à connaître une famille différente de la nôtre est certainement une excellente façon de souligner cette journée.

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Remarque concernant le nom de l’Église : Quand vous parlez de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.