Bien que Sophia François Lundy se décrive comme une mère, une épouse, une entrepreneure générale en construction, une sœur et une amie, on pourrait mieux la qualifier de bâtisseuse. Sophia, qui est membre de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours à Montréal, se passionne pour l'édification d'un monde meilleur. Elle s'est forgé une carrière dans l'industrie de la construction et s'efforce de créer un monde où les femmes peuvent vivre en toute sécurité et choisir d’être qui elles veulent.
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« Chaque femme compte » est le thème de la Journée internationale des femmes au Canada pour l’année 2023. Le souhait de Sophia est que chaque femme embrasse la vie. Elle croit « qu’il faudra pour cela déployer tous les efforts possibles pour créer un monde où chaque personne et chaque femme est importante ».
Sophia prévoit de souligner la Journée internationale des femmes mais dit que cela lui sera particulièrement difficile cette année. Elle aide actuellement plusieurs femmes qu’elle aime profondément et qui ont été déplacées en raison de la violence des gangs en Haïti.
« Cette célébration revêt un caractère spécial pour moi, car elle me pousse à redoubler d’efforts, à devenir meilleure. Les femmes du monde entier n'ont pas toutes le privilège de célébrer cette journée », déclare-t-elle.
Sophia Lundy sait qu'il reste beaucoup à faire pour aider les femmes et trouver des solutions aux problèmes qui les touchent fortement. Si nous voulons un monde meilleur, alors nous devons nous attaquer aux problèmes auxquels les femmes sont confrontées, comme « la garde d'enfants, les soins de santé, l'immigration, les réfugiés, les guerres, la violence et les maladies », affirme-t-elle. La voix des femmes est essentielle sur ces questions et sur toutes les autres.
Elle espère qu'à l'occasion de la Journée internationale des femmes les gens réfléchiront à la manière dont ils pourraient travailler collectivement pour bâtir des foyers, des communautés, des villes et des nations meilleures, où toutes les femmes sont incluses : « les immigrantes, les Haïtiennes, les Noires, les riches et les pauvres, les personnes âgées et les jeunes, les personnes handicapées, les religieuses et les non-religieuses ».
« J'ai beaucoup appris de mon milieu de vie »
Sophia est née et a grandi en Haïti. Bien qu'elle ait été élevée avec très peu de moyens, elle dit « qu'elle a acquis de la créativité et du courage, et qu'elle a beaucoup appris de son milieu de vie ».
Jeune adulte, elle s'est installée à New York pour ses études et s'y trouvait lorsque Haïti a subi un violent tremblement de terre en 2010. Sa mère l'a encouragée à rentrer chez elle pour participer aux efforts de reconstruction.
Sophia est donc retournée en Haïti et a travaillé pour l'organisme Catholic Relief Services, dont elle a dirigé le bureau d'urgence. Elle a participé à des programmes d'aide aux familles et aux enfants déplacés et s'est également portée volontaire auprès d'une coalition d'organismes non gouvernementaux pour assurer la liaison avec le gouvernement et coordonner les opérations de secours.
« Le service me comble »
L'expérience de Sophia en Haïti lui a laissé un profond désir d'aider les personnes touchées par des catastrophes naturelles. En 2012, après son retour à New York, elle a eu l'occasion de réparer des maisons après le passage de l'ouragan Sandy qui a dévasté des quartiers de New York et du New Jersey. En 2014 et 2015, alors qu'elle était missionnaire au Paraguay, elle s'est à nouveau portée volontaire pour aider les membres des communautés locales à construire et à réparer leurs maisons.
Après leur rencontre, elle et son mari ont travaillé ensemble à titre d’étudiants stagiaires pour le programme d'intervenants lors de catastrophe de la FEMA, en collaboration avec les experts en reconstruction après sinistre DSW. En 2017, ils ont aidé à construire plus de trente maisons après le passage de l'ouragan Harvey à Houston, au Texas.
« Je me retrouve toujours à travailler et à faire du bénévolat dans des villes ou des pays ravagés par des catastrophes, relate-t-elle. Je suis passionnée par l'idée d'assister les gens. Le service me comble plus que toute autre chose. »
Une carrière dans l’industrie de la construction
Lorsqu'on lui demande pourquoi elle a choisi une carrière dans la construction, Sophia répond : « Je n'ai jamais choisi l'industrie de la construction, c'est elle qui m'a choisie ». Pendant ses études à l'Université BYU-Idaho, elle a suivi une inspiration l’amenant à opter pour des cours de construction au lieu des cours d'économie prévus. Cela l'a finalement menée à l’obtention d’un baccalauréat en gestion de la construction.
L'un des projets les plus intéressants auxquels elle a contribué lui a été présenté pendant qu’elle participait à un programme de stage scolaire. Alors qu'elle travaillait sur les bâtiments du Centre de formation des missionnaires à Provo (Utah), elle a rencontré des architectes travaillant pour l'Église qui ont été impressionnés par le fait qu'elle parlait le créole haïtien et qu'elle comprenait les normes internationales de construction. Ils l'ont invitée à participer à la construction du temple de Port-au-Prince, en Haïti.
Sophia estime que le secteur de la construction lui a ouvert des portes qu’elle n’aurait jamais cru accessibles et lui a donné l’occasion de se rapprocher de Dieu.
« La construction me guérit »
Sophia admet que le secteur de la construction est très dur émotionnellement et physiquement, mais son travail lui permet de faire partie de la solution. « La construction me guérit. Elle me soulage de la souffrance que je ressens en voyant tant de dévastations naturelles et humaines dans le monde entier. Grâce à mon travail, je peux aider, je peux servir, je peux subvenir à mes besoins et je peux bâtir ma vie et contribuer à bâtir celle des autres », explique-t-elle.
Lorsque les ouvriers du bâtiment entament un nouveau projet, ils commencent par « creuser dans le sol », note Sophia. La terre est enlevée pour permettre la construction de fondations solides sur lesquelles les bâtiments seront ensuite érigés. La préparation de fondations solides constitue un processus essentiel tant au travail de construction qu’à l’établissement d'une relation avec Dieu.
Travailler ensemble pour un monde meilleur
Travailler dans le secteur de la construction a permis à Sophia Lundy de comprendre l'importance des partenariats dans la construction et dans la vie. Elle et son mari bâtissent ensemble non seulement une entreprise, mais aussi une famille. Ils apportent tous deux leurs compétences et leurs talents uniques à ce partenariat et à l'éducation de leurs deux fils.
Sophia a déclaré, au sujet des partenariats mondiaux : « Lorsque nous travaillons de concert, nous pouvons accomplir beaucoup de choses positives. Ensemble, les gens peuvent résoudre des problèmes difficiles et des inégalités socio-économiques ». Elle sait qu'il faudra des hommes et des femmes pour régler ces problèmes, c'est pourquoi elle considère « qu'il est du devoir de chacun de veiller à ce que les voix des femmes soient incluses et entendues ».
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