Pour Marc et Vickie Nzojibwami, le Mois de l’histoire des Noirs est l’occasion de découvrir l’histoire de leur propre famille aussi bien que des personnalités noires qui ont marqué l’histoire. En tant que membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, les Nzojibwami reconnaissent l’importance de l’histoire familiale, de la transmission des récits, et de l’influence que la connaissance de cette histoire aura sur leur fille.
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« Auparavant, le Mois de l’histoire des Noirs était un événement sur lequel je méditais seul », a dit Marc. « Après la naissance de notre fille, j’ai compris que la responsabilité m’incombait de l’éduquer et de lui fournir un endroit sûr pour explorer son héritage noir. Lucie n’a que dix-sept mois. J’ai cependant commencé graduellement à lui transmettre l’histoire des Noirs par la lecture, la musique et les histoires.
« Cette année, pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs, nous avons écouté un extrait de la vie de Martin Luther King, fils. Nous voulons aussi que Lucie connaisse ses origines et ce que sa famille — particulièrement Grand-Maman et Grand-Papa Nzojibwami — a dû sacrifier pour elle. Ils ont été confrontés à beaucoup de racisme et ont dû faire des choix difficiles afin d’offrir un lieu de vie sûr à leur famille. »
Marc souligne la difficulté de trouver et d’identifier des noms de famille du Burundi. « Les frères et sœurs au Burundi ne partagent pas tous le même patronyme, et il existe beaucoup d’histoires familiales transmises oralement. Il serait intéressant d’explorer et de voir si RootsTech pourrait m’aider à faire avancer la recherche de mes ancêtres. »
Thom Reed, directeur adjoint de la généalogie à FamilySearch International, qui est l’hôte de la conférence RootsTech, a dit un jour : « L’histoire des Noirs est l’histoire familiale […] et l’histoire partagée par tous. Nous faisons tous partie de la grande famille humaine et, quand on y pense, l’histoire de chacun est aussi notre histoire » (entrevue radiophonique à KSL Newsradio, 24 février 2021).
Une des façons de célébrer le Mois de l’histoire des Noirs est de se familiariser avec la recherche généalogique des Noirs. RootsTech, la plus grande conférence mondiale annuelle sur l’histoire familiale, aura lieu virtuellement cette année du 3 au 5 mars. Plusieurs conférenciers aborderont, entre autres sujets, l’histoire familiale des Noirs.
L’une des conférencières invitées, Sharon Leslie Morgan – la généalogiste, autrice et fondatrice de renom de Our Black Ancestry – décrira son parcours contre le racisme et la découverte de sa famille.
Ladysmith Black Mambazo, la chorale sud-africaine lauréate d’un Grammy, et Sunetra Sarker, une actrice primée, participeront à une autre session de la conférence. Sarker relatera son cheminement inspirant d’exploration et d’acceptation de son riche héritage multiculturel.
Vickie explique que le Mois de l'histoire des Noirs a été une excellente occasion de se concentrer sur l'histoire de leur famille et d’exprimer sa gratitude pour les sacrifices consentis par les parents de Marc. « Nous passons régulièrement beaucoup de temps avec la grand-maman et le grand-papa de Lucie. J’aimerais que, à mesure qu’elle grandit, Lucie puisse non seulement profiter de leur compagnie, mais qu’elle puisse aussi entendre leur histoire personnelle », a-t-elle dit.
« Nous voulons que Lucie connaisse les joies qu’apporte sa culture burundaise », a ajouté Marc. Les Nzojibwami lisent à Lucie des histoires en images sur des femmes noires influentes et lui apprennent à connaître les animaux du Burundi et de l’Afrique de l’Est.
« Je crois que la façon dont notre famille célébrera le Mois de l’histoire des Noirs chaque année évoluera, mais mon but est de toujours en faire une priorité », a insisté Vickie.
Parmi les nombreuses histoires que Marc et Vickie raconteront à Lucie est celle de leur rencontre quand ils étaient enfants. Les parents de Marc, Égide et Béatrice, sont nés au Burundi et se sont joints à l’Église en 1985 en Belgique où ils poursuivaient des études supérieures. Après qu’Égide eut obtenu son doctorat, la jeune famille est rentrée au Burundi pendant un certain temps, mais elle est éventuellement retournée en Belgique quand la guerre civile au Burundi a menacé sa sécurité. Après avoir laissé derrière leurs familles élargies, leur foyer et leurs carrières florissantes, Égide et Béatrice ont pris la décision de s’établir en toute sécurité au Canada.
« Égide, le père de Marc, s’est rendu au centre d’emploi de l’Église quand il est arrivé à Calgary », a raconté Vickie. « Ma grand-mère, Monica Mark, y était missionnaire de service. Égide lui a parlé de ses cinq enfants, sur le point de commencer les classes, qui ne parlaient que le français et qui devaient apprendre l’anglais. Monica, une enseignante à la retraite, a offert de leur enseigner l’anglais. À partir de ce moment, ma grand-mère a invité la famille Nzojibwami pour des repas de fêtes et d’autres activités. Ce que je retiens le plus de ces moments de mon enfance passés avec la famille de Marc, c’est sa mère, Béatrice. Elle était si gentille et si chaleureuse; elle me gardait même occasionnellement chez eux. »
Bien que Vickie et Marc aient été amis pendant leur enfance et leur adolescence, ce n’est que dans la vingtaine qu’ils ont commencé à se fréquenter sérieusement. Ils se sont mariés à Calgary en 2018.
« Lucie fera face à un défi unique dont ni Vickie ni moi n’avons fait l’expérience puisqu’elle est Afro-Canadienne. La race ne définit pas nécessairement qui nous sommes, mais elle occupe une place importante. Je souhaite que Lucie ait le courage et la foi nécessaires pour apprendre et accepter qui elle est : une fille unique de Dieu. J’espère que ce courage et cette foi lui donneront l’assurance et la confiance de se plonger dans son histoire et d’entreprendre le périple personnel de découvrir son origine et son appartenance », a conclu Marc.
Par Kathleen Begieneman Carter