Quelqu’un a un jour décrit Betty Rhodenizer, une femme de 92 ans de la paroisse de Bridgewater de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, comme une gouroue de la généalogie. Quiconque est à la recherche de renseignements, de conseils, d’un mentorat ou d’une expertise en matière de généalogie sur les protestants étrangers arrivés à Lunenburg en Nouvelle-Écosse, au milieu du 17e siècle, estime qu’il s’agit là d’un fait exact.
La généalogie, l’étude de ses ancêtres ou de l’histoire de sa famille, est l’un des passe-temps les plus populaires au monde. Des personnes de toutes confessions et de toutes nationalités prennent plaisir à découvrir leurs origines.
Mme Rhodenizer, qui est originaire de Bridgewater en Nouvelle-Écosse où elle vit toujours, a commencé à s’intéresser à l’histoire de sa famille au cours de l’été 1959, peu après s’être jointe à L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Elle et son mari ont été les premiers à devenir membres de l’Église dans la région du comté de Lunenburg.
Connaître l’histoire de sa famille est pour les saints des derniers jours plus qu’un simple effort occasionnel. Ceux-ci croient que les familles peuvent être réunies après cette vie et qu’il est donc essentiel de renforcer les relations avec tous les membres de la famille, qu’ils soient vivants ou décédés.
La société généalogique de la rive sud
Lorsque Betty Rhodenizer a commencé des recherches pour approfondir ses connaissances sur ses ancêtres, elle s’est aperçue que le public n’avait pas facilement accès à certains registres paroissiaux. Elle a cependant appris qu’elle pouvait se rendre à Halifax pour consulter ces registres aux Archives de la Nouvelle-Écosse, à l’Université Dalhousie. À cette époque, elle pouvait photocopier certains documents et les ramener chez elle pour colliger les renseignements dont elle avait besoin.
Le succès de ses recherches lui a donné l’occasion de faire profiter d’autres personnes de son expérience. Mme Rhodenizer a rencontré de nombreux généalogistes en herbe partageant les mêmes idées qu’elle. Ensemble, ils ont décidé de former un groupe pour aider leurs pairs. C’est ainsi qu’en 1979, Mme Rhodenizer fonde la Société généalogique de la rive sud (SSGS). Elle en devient la première présidente et occupera ce poste pendant plusieurs années.
La SSGS a d’abord été organisée dans l’église des saints des derniers jours de Bridgewater, puis elle a déménagé à l’hôtel de ville de Lunenburg. Elle s’est ensuite installée dans le Musée des pêches de l’Atlantique, sur le front de mer historique de Lunenburg. Aujourd’hui, elle loge dans l’historique Académie de Lunenburg.
L’histoire des familles
L’intérêt pour la recherche sur l’histoire des familles ne cessant de croître, un centre d’histoire familiale de l’Église (aujourd’hui connu sous le nom de centre FamilySearch) a été établi dans le bâtiment de la paroisse de Bridgewater, où Mme Rhodenizer a occupé le poste de directrice pendant vingt ans (de 1990 à 2010). Ce centre permettait aux usagers d’accéder aux microfiches et aux microfilms de la vaste collection de l’Église. Les documents étaient mis à la disposition de tous ceux qui souhaitaient faire des recherches sur leurs ancêtres.
Au cours de cette période, pendant laquelle elle a contribué au développement de la SSGS, Mme Rhodenizer a également travaillé sur l’histoire de sa propre famille. Elle a ainsi rédigé et publié deux livres sur la généalogie de ses parents : Rhodenizer et Nowe. La collection de documents sur son ascendance est devenue si importante qu’une pièce séparée de sa maison a été transformée en bibliothèque sur l’histoire familiale.
Les cimetières des comtés de Lunenburg, de Queens et de Shelburne
Au sein de la SSGS, l’une des principales tâches de Mme Rhodenizer a été de rassembler et de publier des volumes d’inscriptions en provenance des cimetières des comtés de Lunenburg, de Queens et de Shelburne. « Quelle joie et quelle merveilleuse expérience spirituelle que de passer d’innombrables heures avec ces âmes précieuses, dont beaucoup étaient des parents proches ou éloignés », se rappelle-t-elle avec émotion. Soulignons que le travail de la SSGS a précédé les projets modernes de Find a Grave, de BillionGraves et d’autres bases de données numériques de registres de cimetières.
Au fil des années, Mme Rhodenizer a continué à aider d’autres personnes dans leurs recherches et sa collection de renseignements s’est considérablement enrichie. Cette compilation devait donc être protégée et préservée. En décembre 2019, un couple de missionnaires saints des derniers jours s’est rendu à Bridgewater et a été chargé de numériser les documents de Mme Rhodenizer. Ils ont pu achever ce travail juste à temps pour retourner aux États-Unis avant la fermeture des frontières en raison de la pandémie de COVID-19.
Des monuments à la mémoire des disparus
Betty Rhodenizer a également fait partie d’un comité qui a recueilli 38 000 dollars pour ériger un monument en honneur aux protestants étrangers de Lunenburg. Ce monument a été achevé en 2003 pour célébrer le 250e anniversaire de la fondation de la ville (1753). Les recherches de Mme Rhodenizer ont permis de recenser les 408 noms de famille qui y sont gravés.
Le plus récent projet de Mme Rhodenizer, en collaboration avec son amie Yvonne Rafuse, consiste à présenter au gouvernement municipal une demande de soutien financier pour l’édification d’un monument reconnaissant et nommant les personnes enterrées dans des tombes numérotées au foyer municipal (maison pour indigents) de Dayspring, dans le comté de Lunenburg.
Outre son expertise en généalogie, Mme Rhodenizer met ses nombreux autres talents au service de la collectivité. Elle s’est produite avec un groupe local de ukulélé et est membre active de Seaside A Cappella, un chœur de femmes à quatre voix. Cette chorale a participé à des compétitions internationales, se classant en septième place (sur 22 concurrents) à Verona, dans l’État de New York, en 2022 et en cinquième position (sur 29 participants) à Grand Rapids, au Michigan, en 2023. Le quatuor espère se présenter cette année à Louisville, dans le Kentucky.
Le président de l’Église, Russell M. Nelson, a déclaré ceci : « Lorsque notre cœur se tourne vers nos ancêtres, quelque chose change au-dedans de nous. Nous sentons que nous faisons partie de quelque chose de bien plus grand que nous-mêmes » (« Des générations reliées par l’amour », conférence générale d’avril 2010).
Par David Veinot