Le professeur John Borrows, un membre de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et érudit autochtone, partage ses réflexions sur la foi dans le recueil « Indigenous Voices of Faith » (Les voix autochtones sur la foi). Le révérend Andrew Bennett, directeur du programme des communautés religieuses à Cardus, explique que l'objectif de ce projet est « d’assurer et de promouvoir la liberté religieuse des peuples autochtones pour qu’ils conservent et vivent les croyances de leur choix et de mettre leur foi en contexte au sein de leur propre culture » (cardus.ca).
Borrows faisait partie des douze Autochtones canadiens interrogés sur leur foi et leurs expériences religieuses pour ce projet.
John Borrows, un membre de la Première Nation des Chippewas de Nawash non cédée, en Ontario, agit à titre de responsable interconfessionnel au sein du Conseil de la communication du pieu de Victoria en Colombie-Britannique. Professeur de droit de formation, il est depuis peu titulaire de la première Chaire Loveland de droit autochtone à la Faculté de droit de l'Université de Toronto.
Le professeur Borrows est largement reconnu comme l'un des principaux acteurs de la recherche sur le droit autochtone. Au Canada, il a notamment été conseiller en recherche pour la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le droit autochtone à la Faculté de droit de l’Université de Victoria et cofondateur du premier programme de double diplôme au monde en droit autochtone et en common law. En mars 2023, il a reçu de l'Institut Broadbent le prix Charles Taylor pour l'excellence en recherche sur la politique.
Borrows explique comment les traditions religieuses de ses ancêtres, qui comprennent des pratiques spirituelles autochtones et des similitudes avec le méthodisme et l'Église unie, ont joué un rôle fondamental dans le développement de sa propre foi. « La foi méthodiste de mon arrière-arrière-arrière-grand-père a été transmise à mon arrière-arrière-grand-père, puis à mon arrière-grand-père, et c'est ce dernier qui a enseigné à ma mère comment les enseignements anichinabés et chrétiens se recoupaient », dit Borrows.
Ce dernier, qui s'est joint à l'Église de Jésus-Christ à l'âge de 18 ans, décrit comment son amour pour son héritage autochtone et ses croyances de saint des derniers jours cohabitent. « Je vis dans un monde qui est à la fois anichinabé et chrétien, et je me sens bien, j'ai un sentiment de plénitude, explique-t-il. J'ai l'impression que mon héritage et mes croyances m'incitent à agir de la même façon, c'est-à-dire d'aimer Dieu, d'aimer la création, d'aimer nos semblables et tout ce qui nous est donné. Je me réjouis donc de rechercher cette connexion. Ma foi consiste à réunir ces deux éléments. »
La passion de Borrows pour établir des liens s'est concrétisée par son travail au sein du Conseil de la communication du pieu de Victoria en Colombie-Britannique et en tant que président de la Société multiconfessionnelle de Victoria. Son inspiration lui vient de son travail dans le domaine multiconfessionnel. Deux des enseignements [des saints des derniers jours], donnés par le prophète Gordon B. Hinckley (1910-2008) sont formulés ainsi : « conservez tout ce que vous avez de bon et permettez-nous d'y ajouter davantage » (Discours du président Gordon B. Hinckley, 2005), et « s'il y a quelque chose de vertueux, d'aimable, de bon ou de digne de louanges, nous recherchons ces choses » (treizième article de foi). « Je trouve tant de vérité, de beauté et d'inspiration pour la foi dans cet espace multiconfessionnel. […] J'aime le fait de pouvoir apprendre d’autres religions et d'appliquer leurs enseignements dans ma vie. C'est une grande joie de trouver un soutien mutuel », explique-t-il.
L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours se démarque par le respect et la contribution unique qu’elle accorde à toutes les religions du monde. Dès le rétablissement de l'Église, Joseph Smith a instauré ainsi les principes de liberté religieuse et de tolérance : « Nous affirmons avoir le droit d’adorer le Dieu Tout-Puissant selon les inspirations de notre conscience et reconnaissons le même droit à tous les hommes : qu’ils adorent comme ils veulent, où ils veulent ou ce qu’ils veulent » (Onzième article de foi).
Le programme des communautés religieuses de Cardus a également comme mission de promouvoir la compréhension de la liberté de religion et de conscience des Canadiens, de la place de la religion dans l'espace public et de la manière dont les congrégations religieuses contribuent activement à notre vie commune. Pour en savoir plus sur le projet « Voix autochtones de la foi ».
Les saints des derniers jours considèrent tous les croyants sincères comme leurs égaux dans la recherche de la foi et dans la grande œuvre de service à l'humanité.