Communiqué de presse

Les saints des derniers jours canadiens soulignent la Journée nationale des
peuples autochtones

C’est une journée de réconciliation pour honorer des peuples, partager et guérir, car nous sommes tous frères et sœurs et enfants dans la famille du Créateur.

Le 21 juin est la Journée nationale des peuples autochtones, un jour officiel de célébration pour souligner et honorer le patrimoine, l’histoire, les riches cultures et les réalisations des Premières Nations, des Métis et des Inuits au Canada. Les peuples autochtones se rassemblent traditionnellement en cette journée, la plus longue de l’année (solstice d’été), pour prier, célébrer et rendre grâce pour cette saison.

Qu’ils soient nouveaux convertis ou membres de longue date de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, les saints des derniers jours autochtones ont joué un rôle essentiel dans leurs familles, leurs communautés, leurs Nations, la société canadienne et l’Église. Nous présentons ici les expériences et les perspectives de quatre saints des derniers jours, leur communauté autochtone, la façon dont ils célèbrent la Journée nationale des peuples autochtones, et le lien entre leur appartenance à l’Église et leur héritage autochtone.

John Borrows

2-Dr-Borrows.jpgDownload Photo

John Borrows est membre de la Première Nation des Chippewas de Nawash, sur les rives de la baie Georgienne, en Ontario. En tant que titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le droit autochtone de l’Université de Victoria, Borrows a mené des recherches révolutionnaires sur les traditions juridiques autochtones qui sont largement reconnues dans le monde entier. Le 30 décembre 2020, il s’est vu décerner l’Ordre du Canada, une des plus hautes distinctions au Canada.

 « J’aime notre collectivité et les gens qui y vivent », a dit Borrows au sujet de sa communauté. « L’escarpement du Niagara traverse nos terres, et ces anciennes falaises s’élèvent au-dessus de forêts couvertes de cèdres, de pins et de bouleaux. C’est un endroit où la famille de ma mère vit depuis des siècles. »

À propos de la Journée nationale des peuples autochtones, Borrows a expliqué : « Je suis heureux que cette journée soit célébrée lorsque le soleil est à son zénith. Quand mon arrière-grand-père, Peter Kegedonce Jones, a accepté de partager notre territoire par un traité, c’était pour « aussi longtemps que le soleil brillera ». Il a accueilli des gens provenant d’autres parties du monde pour partager la chaleur, la lumière et l’abondance dont nous jouissons dans notre région de l’Ontario. Pour moi, la Journée nationale des peuples autochtones me rappelle le besoin de raviver sans cesse notre respect pour la terre sur laquelle nous vivons, et notre amour les uns pour les autres. »

« En cette Journée nationale des peuples autochtones, je célèbre la résilience de notre famille et notre amour de l’apprentissage. L’éducation est importante pour notre peuple. Mon grand-père nous a enseigné à acquérir toute l’éducation possible – personne ne peut vous la dérober. Lorsque le président Gordon B. Hinckley a conseillé aux gens "d’obtenir le plus d’instruction possible" (« Rester sur la voie supérieure », conférence générale d’avril 2004), j’ai entendu la sagesse de mon grand-père dans son invitation », a déclaré Borrows.

« Je suis reconnaissant d’être Anishinaabe et chrétien. Je suis membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours depuis quarante ans. Je ressens aussi un amour et un lien profonds pour les valeurs de ma communauté anishinaabe, à savoir le respect de la Terre, de nos ancêtres et de nos aînés. Nous, les Anishinaabe, avons les sept enseignements des grands-pères et des grands-mères que nous essayons de vivre : l’amour, la vérité, la sagesse, l’humilité, le respect, la bravoure et l’honnêteté. Ces principes sont écrits dans nos constitutions », a expliqué Borrows.

Anne Wildcat

3-Ann-Wildcat.jpgDownload Photo

Anne Wildcat est citoyenne de la nation crie d’Ermineskin, une des quatre nations des Maskwacis, en Alberta.

« Nous sommes des descendants des Cris des montagnes d'avant la Confédération. Notre territoire traditionnel actuel s’étend jusqu’au nord des États-Unis, et des Rocheuses à la Saskatchewan. Mes ancêtres étaient semi-nomades et nous étions une société matriarcale jusqu’à ce que la Loi sur les Indiens diminue le rôle de la femme », a expliqué Wildcat.

« La communauté a beaucoup souffert du système des pensionnats autochtones », a-t-elle déclaré. « Cependant, la spiritualité fait toujours partie intégrante de la communauté. Nous utilisons du foin d’odeur et de la sauge dans le cadre de nos cérémonies de purification. »

Chaque année, lors de la Journée nationale des peuples autochtones, Wildcat attend avec impatience « les événements qui se déroulent juste de l’autre côté de la rue au parc Maskwa (parc Bear) […] comme des pow-wow, des spectacles de talents et le partage de mets traditionnels, le tout couronné par une démonstration étonnante de feux d’artifice que nous pouvons regarder sans quitter notre cour ». Quoique les festivités de la communauté soient suspendues cette année en raison de la pandémie, « nous trouverons toujours un moyen sûr de profiter de la journée », a-t-elle dit.

Convertie à l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Wildcat a déclaré : « J’ai eu la chance d’être élevée dans un bel équilibre entre les deux mondes. Mon père a réussi à ne pas être envoyé dans un pensionnat autochtone et ma mère n’a pas été témoin ou victime de mauvais traitements. Je ne me souviens pas d’une époque où je n’ai pas cru au Sauveur ou au pouvoir de purification du foin d’odeur. »

« Ma Kokum (grand-mère) maternelle m’a fait danser dans des pow-wow dès l’âge de sept ans, et je participe depuis à des cercles de pow-wow de temps en temps. J’ai eu la chance d’être élevée dans la langue [crie] si bien que je ne me suis jamais sentie exclue des cérémonies. Enfant, j’avais un vif intérêt pour l’histoire familiale, alors le fait de vivre dans une communauté pleine de proches parents m’a bien servie pour l’œuvre de l’histoire familiale. Le fait de poursuivre l’œuvre du Seigneur à ce titre a renforcé la valeur de la famille, de mon histoire et de ma culture crie », a-t-elle ajouté.

Richard Fox

4-Richard-Fox.jpgDownload Photo

Richard Fox est originaire de la collectivité des Gens-du-Sang, près de Cardston et de Lethbridge dans le sud de l’Alberta.

« J’ai vécu ici toute ma vie, à l’exception d’une mission de deux ans [pour l’Église] et de mes études postsecondaires à l’Université Brigham Young, où j’ai obtenu un baccalauréat en éducation et une maîtrise. La collectivité des Gens-du-Sang, appelée parfois Kainai, est la plus grande collectivité terrestre au Canada avec plus de 12 000 membres. Notre clan, ou nation, fait partie de la Confédération des Pieds-Noirs, qui est composée de quatre nations : les Piikani, les Siksika, les Kainai et les Piikani du Sud ou nation pied-noir », a expliqué Fox. « La nation Kainai et la Confédération des Pieds-Noirs ont été en mesure de conserver leur langue, leur culture et leurs croyances traditionnelles », a-t-il ajouté.

« Les membres de la nation d’aujourd’hui s’efforcent continuellement de faire des études plus poussées, d’obtenir un emploi professionnel et une bonne carrière, mais nous avons connu des tribulations et des difficultés qui ont eu un effet dévastateur pour plusieurs de nos membres. Je suis toujours impressionné par les efforts déployés par la Nation pour aider et guérir ses membres », a dit Fox.

En ce qui concerne la Journée nationale des peuples autochtones, Fox a déclaré : « Je suis reconnaissant pour le passé profondément enraciné des Nations qui leur a permis de conserver beaucoup de valeurs positives dans leurs traditions. » Il célébrera la journée, a-t-il dit, « en discutant et en partageant avec le peuple autochtone et des Canadiens, dans [s]a sphère d'influence, les expériences de [leur] histoire de survie et de résilience ». Cette journée est « une occasion pour [lui] de réaffirmer, en tant que membre des Premières Nations [s]a situation unique, avec [s]a culture [s]a langue et [s]es traditions ».

Fox a aussi indiqué que la Journée nationale des peuples autochtones peut aider les Canadiens non autochtones « à reconnaître les peuples autochtones pour leurs talents individuels et leurs contributions ancestrales en tant que Canadiens ». [La journée] « est une autre occasion judicieuse pour tous les Canadiens de mettre de côté les préjugés et de respecter les différences et de renforcer la tolérance ».

À propos de son appartenance à l’Église, Fox a déclaré : « Le cadre/l’emplacement de la collectivité des Gens-du-Sang est à mon avis le plus bel endroit du monde. Les montagnes Rocheuses, les collines ondoyantes et les terres agricoles créent un environnement parfait pour les familles, et pour vivre l’Évangile, faire du service pastoral et persévérer jusqu’à la fin. La connaissance qui vient de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours met toutes les choses (les vérités) en perspective. Mon souhait est que nous puissions nous respecter mutuellement avec toutes nos différences et que nous puissions coexister de manière réfléchie. »

Karen Pruden Shirley

5-Karen-Shirley.jpgDownload Photo

Karen Pruden Shirley est une Métisse et une avocate maintenant à la retraite après une carrière de trente ans dans divers domaines du droit, notamment le droit autochtone et le droit de la Couronne. Elle est mère de trois enfants et grand-mère de neuf petits-enfants. Elle a reçu la prestigieuse Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II du Canada en mai 2012.

« La communauté d’où je viens est la colonie de la Rivière-Rouge (Assiniboia) qui se situe le long des vallées des rivières Rouge et Assiniboine, au Manitoba », a expliqué Shirley. « La colonie est l'ensemble de la zone située dans un rayon d'environ 80 km autour de l'emplacement de l'actuelle ville de Winnipeg, au Manitoba. Mes ancêtres métis sont nés de commerçants de fourrure anglais, français et écossais qui se sont mariés "selon la coutume du pays" avec des épouses autochtones et ont vécu dans la colonie de la Rivière-Rouge », a-t-elle ajouté.

« Au fil des générations, l’histoire a suivi son cours et une nouvelle nation métisse a vu le jour, composée d’un peuple multiracial semi-nomade, tout comme les Premières Nations, et qui avaient des racines ancestrales communes avec ces dernières. Mais les Métis se distinguaient des Premières Nations par leur style de vie, leur langue et leur culture », a-t-elle expliqué.

Pendant son enfance, Shirley et sa famille assistaient à des événements autochtones de leur région. « Deux de mes événements estivaux préférés étaient les pique-niques familiaux dans des endroits traditionnels pour les familles métisses le long de la River Road, près des rapides de Lockport, et les visites du fort de la Compagnie de la Baie d’Hudson, à Lower Fort Garry. Aujourd’hui, comme nous vivons à Langley, en Colombie-Britannique, une des choses que je préfère faire est de passer la journée dans le fort à Fort Langley et de participer aux manifestations, aux contes, aux gigues métisses et à des activités interactives comme le tambour, le chant, le tissage avec les doigts et la fabrication de banniques », a-t-elle dit.

Les grands-parents de Shirley, Annie et Harry Pruden, se sont joints à l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours en 1914 à Winnipeg, au Manitoba. « Mes grands-parents ont été le premier couple manitobain d’origine autochtone à accepter de devenir membre de l’Église et à se faire baptiser. Notre Père céleste m’a permis de venir sur cette Terre, dans cette famille et ce foyer de foi, où l’on m’a enseigné les vérités de l’Évangile et l’histoire du Rétablissement à un très jeune âge. Je suis allée à la Primaire avec ma mère dès l’âge de trois ans. Ma grand-mère était la présidente de la Primaire », a-t-elle expliqué.

« L’histoire familiale et l’œuvre du temple étaient des éléments importants de mes souvenirs d’enfance, quand je visitais des cimetières et des tombes avec mon grand-père et mon oncle, afin d’aider à enregistrer les inscriptions commémoratives. Des membres de ma famille proche et de ma famille élargie ont fait, aussi souvent qu’ils le pouvaient, des voyages en train jusqu’au temple de Cardston, en Alberta, pour accomplir les ordonnances du temple. Quand ma grand-mère est morte, à 61 ans, pendant qu’elle travaillait au temple de Cardston, ma mère a fidèlement veillé à ce que mes deux frères cadets et moi assistions assidûment à nos réunions de l’Église », a ajouté Shirley.

« Grâce à la révélation personnelle, à l’étude de ma bénédiction patriarcale et aux expériences de la vie, j’en suis venue à comprendre pourquoi le Seigneur voulait que j’acquière de l’éducation, de la sagesse et de la connaissance. J’en aurais besoin pour les responsabilités et les bénédictions qu’il préparait pour moi. Le fait de savoir que le Seigneur attend de moi que je remplisse les responsabilités qu’il m’attribue a renforcé ma persévérance à rechercher l’histoire de ma famille et ma culture métisse », a conclu Shirley.

La Journée nationale des peuples autochtones est importante pour tous les Canadiens, car elle soutient la réconciliation. Ellen et Strater Crowfoot, des saints des derniers jours de la nation Siksika, en Alberta, nous rappellent « qu’il reste des promesses non tenues, des dettes impayées et de profondes blessures de méfiance » qui doivent être traitées par la réconciliation.

Cette année en particulier, cette journée est une occasion pour les Canadiens autochtones et non autochtones de pleurer ensemble devant la découverte récente de tombes non marquées d’enfants des Premières Nations en Colombie-Britannique.

Des Soixante-dix d’interrégion canadiens de l’Église ont émis la déclaration suivante plus tôt ce mois-ci :

Les membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours du Canada pleurent avec les autres Canadiens après avoir appris la mort des 215 enfants autochtones dont les restes ont été récemment découverts sur le terrain d’un ancien pensionnat à Kamloops, en Colombie-Britannique. Nous transmettons notre amour et notre sympathie aux personnes, aux familles et aux communautés si profondément touchées, en particulier la Première Nation Tk’emlups te Secwépemc. Nous sommes unis en prière avec nos frères et sœurs autochtones de tout le Canada devant ce drame. […] [Nous] honor[ons] le souvenir de chacun de ces précieux enfants dont nous pleurons la perte, et de tous ceux qui ont été marqués par cette douloureuse tragédie.

Les Crowfoots nous invitent à « souligner le solstice d'été qui promet l'abondance de la Terre, et qui indique [le temps pour] un changement dans les relations du Canada avec les Premières Nations ... [vers] la réconciliation et la réparation ».

Comment les saints des derniers jours et d’autres Canadiens peuvent-ils faire partie de ce changement? Voici sept idées :

  1. Apprenez quelque chose à propos des peuples des Premières Nations, des Métis et des Inuits de votre région, notamment leurs histoires, leurs réalisations et leurs contributions.
  2. Renseignez-vous sur les territoires traditionnels de votre région (une ressource utile est https://native-land.ca/?lang=fr). Apprenez les noms des peuples qui ont historiquement pris soin de ces terres. Reconnaissez les manières dont vous partagez et aimez la terre où vous vivez.
  3. Regardez des films, lisez de la littérature et intéressez-vous aux œuvres d’artistes et d’auteurs autochtones. Suivez les organisations et les nouvelles autochtones sur les médias sociaux.
  4. Recherchez les événements des communautés autochtones ouverts au public dans votre région. Assistez-y et apprenez quelque chose à leur sujet.
  5. Portez-vous volontaires pour offrir des services ou aider à amasser des fonds pour une organisation ou une œuvre de bienfaisance autochtone.
  6. Apprenez à vous présenter dans la langue autochtone du territoire sur lequel vous vivez (une ressource utile est http://www.firstvoices.com).
  7. Suivez le conseil du président Russell M. Nelson : « J’exhorte nos membres du monde entier à montrer la voie en abandonnant toutes attitudes et actions empreintes de préjugés. Je vous supplie de promouvoir le respect de tous les enfants de Dieu » (« Laissez Dieu prévaloir », conférence générale d’octobre 2020).
Par Dennis C. Wendt, directeur de la Communication, pieu de Mount Royal, Montréal (Québec)

Remarque concernant le nom de l’Église : Quand vous parlez de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.