Les membres canadiens de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ont suivi avec intérêt la visite pastorale du pape François au Canada du 24 au 29 juillet 2022. Cette visite historique était un moment important pour le pape, qui a pu tisser des liens avec la communauté catholique du Canada et « écouter et dialoguer avec les peuples autochtones [...] et aborder l'impact de la colonisation et de la participation de l'Église catholique dans le fonctionnement des pensionnats autochtones partout au Canada » (« Un chemin de guérison et de réconciliation historique »).
La Salle de presse du Canada a invité plusieurs saints des derniers jours à réfléchir à la visite du pape et à partager ce qu'ils ont appris sur le thème de cette visite, « Marcher ensemble ».
- 1-Oviatt-at-Lac-Ste-Anne-(1280x960).jpg
- 2-Oviatt-with-Alfred-Joseph.jpg
- 3-Headress-(960x1280).jpg
- 4-3AnneWildcat.jpg
- 5-Lafontaine-photo-at-Maskwacis-(960x1280).jpg
- 6-Lafontaine-photo-with-daughter-(960x1280).jpg
- 7-Walking-Together-(960x1280).jpg
- 8-Edmonton-volunteers-(1280x960).jpg
- 9-Oviatt-and-other-volunteers-(1280x960).jpg
1 / 2 |
Un esprit de réconciliation
Anne Wildcat, une sainte des derniers jours de la nation crie Ermineskin à Maskwacis (Alberta), faisait partie du comité de planification de la visite du pape à Maskwacis. Wildcat a déclaré ceci : « C'est un immense honneur que le pape François ait choisi le territoire de ma Première Nation pour présenter des excuses au nom de l'Église catholique romaine aux survivants des pensionnats et des externats indiens. Le pensionnat d'Ermineskin était l'un des plus grands du Canada. Mon cœur est rempli de gratitude et d'humilité pour les sacrifices de ceux avec qui j'ai travaillé pour préparer la visite papale à Maskwacis aux niveaux local, provincial et national, et avec le Vatican.
J'espère que les éducateurs du Canada et des États-Unis prendront davantage conscience de l'histoire des nations autochtones de leurs régions, des aspects sombres et magnifiques des nombreuses cultures autochtones. Puissions-nous tous embrasser l'esprit de réconciliation [...] l'amour et le pardon », a-t-elle ajouté.
Un esprit de guérison
Eileen Bell, la directrice des médias sociaux pour le Conseil canadien de la communication de l'Église, a couvert l'événement professionnellement en tant que journaliste de radio de longue date. Elle a partagé ce qui suit : « En tant que journaliste depuis plus de 40 ans, couvrir la visite du pape François en Alberta était sur ma liste d’objectifs à réaliser. J'admire ses positions et sa gentillesse depuis qu'il est devenu pape et j'avais hâte de le voir en personne. Le jour de son arrivée au Canada, il a semblé très fragile. Après un vol de plus de dix heures en provenance de Rome, l'homme de 85 ans a dû presque être soulevé de son fauteuil roulant pour être transféré dans un autre fauteuil. Je m'inquiétais de savoir comment le programme rigoureux des jours suivants allait l'affecter.
Le lendemain, je faisais partie du groupe des médias à Maskwacis, où le pape François a présenté ses excuses pour le rôle qu’a joué l'Église catholique dans les pensionnats canadiens. Il a pu se tenir debout et parler d'une voix forte, et je me souviens avoir pensé que Dieu le portait pour apporter du réconfort à ceux qui étaient venus chercher la guérison. Bien que tous les auditeurs n'aient pas eu l'impression que les paroles du pape aient abordé complètement la question, ceux qui ont trouvé du réconfort sont repartis avec un début de conclusion sur cette partie tragique de leur histoire. Je ne pouvais que penser que le Seigneur [Jésus-Christ] aidait [le pape] à leur offrir cela », a ajouté Bell.
Un esprit de service et d'amour
Don Jaffray, un saint des derniers jours spécialiste des relations interconfessionnelles et de la sensibilisation à Edmonton (Alberta), s'est porté volontaire pendant la visite du pape. Il a aidé à coordonner plus de 150 bénévoles lors de trois événements albertains qui se sont déroulés sur deux jours : la visite papale à Maskwacis le 25 juillet 2022; le pèlerinage au lac Sainte-Anne le 26 juin 2022; et la messe en plein air à Edmonton le 26 juillet 2022.
« En tant que responsable des relations interconfessionnelles pour l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours dans le nord de l'Alberta, j'ai vu dans la visite du pape une occasion d'aider. [L'application] du thème de la visite “Marcher ensembleˮ nécessitera tous nos efforts. Les mots ne peuvent exprimer ma gratitude envers tous ceux qui ont contribué à faciliter cette semaine de guérison pour nos amis catholiques et autochtones », a déclaré Jaffray.
« La visite du pape m'a rappelé que servir nos voisins est important. Lorsque nous tendons la main par amour, cela édifie la communauté, adoucit les cœurs et nous aide à vraiment nous voir les uns les autres comme des enfants de Dieu », a conclu Jaffray.
Jan Oviatt, une bénévole sainte des derniers jours, a trouvé que le thème de la visite était inspiré et qu'il invitait tout le monde à aller de l'avant ensemble. Oviatt a décrit ainsi son expérience en tant que bénévole lors du service du pèlerinage au lac Ste. Anne : « J'ai été désignée pour m'asseoir au premier rang et réserver des sièges pour les chefs qui assistaient au service. J'ai parlé avec de nombreux autochtones pendant que j'étais assise là ».
Oviatt a été touchée non seulement par les nombreuses histoires de souffrance qu'elle a entendues, mais aussi par les histoires d'amour. « Une gentille dame âgée a décrit comment la vie au pensionnat avait été terrible; cependant, elle a dit qu'elle attendait avec impatience la visite du pape parce qu'il n'était pas la cause de la situation et qu'il aimait le Seigneur [Jésus-Christ] tout comme elle », a expliqué Oviatt.
Lors d'une conversation avec un chef, Oviatt l'a interrogé sur sa coiffe et a appris qu'il l'avait fabriquée lui-même. Il a expliqué que les fleurs sur les côtés étaient en l’honneur de sa grand-mère, qu'il aimait et qui l'avait élevé.
Oviatt a également été émue par sa conversation avec Alfred W. Joseph, qui a prononcé la prière de clôture du service au lac Ste. Anne. « Il m'a montré son livre de prières, écrit dans sa langue. Il était fier de son livre. Il m'a expliqué qu'il était lui aussi un survivant et qu'il avait fait le vœu, dès son plus jeune âge, de vivre une vie propre et saine et d'être une bonne personne », a-t-elle dit.
Oviatt a conclu par ces mots : « “Marcher ensembleˮ a été une expérience que je chérirai toujours. J'ai vu comment il est possible pour de nombreuses personnes merveilleuses, sans distinction de race, de couleur ou de religion, de se réunir pour adorer, guérir, s'entraider et améliorer la vie de tous. »
Elder John N. Craig, le soixante-dix d’interrégion qui supervise le centre de l'Amérique du Nord et qui est responsable des Conseils de coordination d'Edmonton et de Winnipeg, a déclaré ce qui suit : « Mon cœur a été touché lorsque j'ai vu nos membres de la région d'Edmonton répondre à une invitation à servir aux côtés de nos amis catholiques et de nos amis de nombreuses autres confessions. La visite du pape m'a rappelé la vérité selon laquelle les personnes de toutes les races, nations et origines ont une dignité et une valeur égales aux yeux de Dieu et dans l'Église du Christ. »
Un esprit d'apprentissage
Ken Sisler, le directeur adjoint de la Communication du pieu de Barrie, en Ontario, a déclaré ceci : « Ayant grandi en Ontario dans les années 1950 et 1960, je n'avais jamais entendu parler des pensionnats et de ce qui s'y passait. Il y a environ dix ans, j'ai commencé à en entendre parler lorsque des survivants de ces écoles se sont manifestés et ont raconté publiquement leur histoire. Le message du pape François au Canada était un message d'excuses, de recherche du pardon et de travail de réconciliation. Ces paroles devraient toucher le cœur de tous les Canadiens.
La visite du pape François m'a fait réfléchir à ma propre vie en ce qui concerne les excuses, le pardon et la réconciliation. Je dois travailler sur ces trois points. Après la visite papale, j'ai réfléchi à l'histoire du Canada et à la nécessité pour moi d'en apprendre davantage sur l'histoire des pensionnats. J'ai également été poussé à faire un don au Fonds de guérison et de réconciliation de l’archidiocèse de ma localité, à Toronto. Ce n'est qu'une petite façon pour moi de continuer à “marcher ensembleˮ », a conclu Sisler.
Un esprit d'unité et de force
Karen Shirley, de la nation des Métis et coordonnatrice des canaux de communication du Conseil canadien de la communication de l'Église, a fait remarquer ceci : « La visite du pape François au Canada a été une étape importante pour un grand nombre de personnes autochtones. J’ai regardé certaines parties de la couverture médiatique, et je peux dire que j'admire vraiment les efforts déployés par [le pape] (surtout dans sa condition manifestement fragile) pour rencontrer les gens, les écouter et essayer de comprendre l'énormité des blessures du passé. La démarche symbolique et concrète qu'il a faite vers la vérité et la réconciliation deviendra, je l'espère, un exemple et un modèle pour les autres. Cela m'a rappelé que le repentir est un processus et que le pardon prend du temps. [...] “Repentirˮ et “réconciliationˮ sont deux mots qui nous encouragent à parcourir ensemble une nouvelle route. Avec un effort déterminé, nous pouvons apprendre à nous comprendre mutuellement, à emprunter cette voie et à bien vivre ensemble. Je n'ai aucun doute qu’emprunter une nouvelle route favorable au Canada exigera que chacun y mette du sien. »
Un esprit d'espoir pour l'avenir
Liu Lafontaine, la directrice de la Communication du pieu de Regina (Saskatchewan), a été témoin des excuses du pape le 25 juillet 2022, sur le territoire de la Première Nation Maskwacis. Elle a voyagé en autobus de la Saskatchewan avec des survivants, leurs amis, des membres de leur famille, des sœurs catholiques et un archevêque pour assister à l'événement.
« Ce qui m'a étonnée ce jour-là, c'est la présence massive des jeunes, de la génération future, de ceux qui continueront à faire face aux défis. Ils étaient là pour soutenir les membres de leur famille et leur culture. Mes propres enfants, dont les arrière-arrière-grands-parents et les membres de leur famille ont fréquenté les pensionnats [...] peuvent tirer des leçons de ces excuses, et apprendre à reconnaître leurs erreurs, à surmonter les difficultés et à marcher ensemble avec leur famille et leurs amis de différentes confessions et cultures », a expliqué Lafontaine.
Lors de la dernière étape de sa visite, à Iqaluit, au Nunavut, le pape François a déclaré ce qui suit : « Nous sommes ici avec le désir de poursuivre ensemble sur une voie de guérison et de réconciliation qui, avec l'aide du Créateur, peut nous aider à faire la lumière sur ce qui s'est produit et à surmonter ce sombre passé » (« Pope Francis, in Iqaluit, condemns residential schools, calls on youth to ‘come to the light’ of Christ »).
Le président Russell M. Nelson a fait part d’une pensée similaire lors de la célébration « Be One » en juin 2018 : « C'est la prière et la bénédiction que je laisse sur tous ceux qui écoutent, afin que nous puissions surmonter tout fardeau de préjugés et marcher droit avec Dieu – et les uns avec les autres – dans une paix et une harmonie parfaites » (« Building Bridges », New Era, août 2018).