En langue anishinaabemowin, le mot maawandoonan signifie « les rassembler, les réunir ». Ce pouvoir rassembleur des gens était manifeste au sein de la Première Nation de Saugeen quand des organisations locales, notamment l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, se sont mobilisées pour apporter leur soutien en temps de crise.
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En juillet 2021, alors que l’Ontario sortait d’un confinement lié à la COVID, la Première Nation de Saugeen a connu une recrudescence de cas de COVID la forçant à déclarer l’état d’urgence. Inspirés par le Cercle des ressources culturelles du comté de Dufferin d’Orangeville, en Ontario, de nombreuses organisations et entreprises, de même que des amis et des voisins se sont rassemblés en moins de 72 heures pour offrir leur aide.
Charity Fleming, une Anishinaabe sainte des derniers jours, a dit: « La force est venue de l’unité. Ce fut un incroyable effort collectif de la part du pieu de Barrie (Ontario) de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, des saints des derniers jours d’Orangeville et de Guelph, de de la paroisse Blue Mountains de l’Église anglicane, du personnel et des réseaux de Qualia Counselling Services, du centre autochtone d’accès aux soins de santé du sud-ouest de l’Ontario, du Martin-Luther University College (anciennement le Séminaire luthérien de Waterloo), et d’Anishnabeg Outreach qui ont tous fait de généreux dons. Chi miigwech [merci] à tous les donateurs. »
Ensemble, les organisations communautaires ont fait don de plus de 20 000 $ en espèces et en articles non périssables. Les dons non financiers incluaient un autobus rempli de denrées non périssables, de nourriture pour bébés, de couches et de lingettes. Le président du pieu de Barrie (Ontario), Robert Chaggares, a fait don de 5 000 $ au nom de l’Église, tandis que des membres de la paroisse d’Orangeville (Ontario) ont donné des cartes-cadeaux d’une valeur totale de 1 800 $.
Reconnaissant l’importance de la force spirituelle en période d’adversité, Qualia Counselling Services (QCS) et Tribal Trade ont fait don de trousses de purification de la médecine traditionnelle. « La nourriture est un médicament et nos remèdes traditionnels contribuent à enrichir et à nourrir notre esprit », a expliqué Melissa Ireland, responsable des relations avec les Autochtones chez QCS.
Fleming a souligné l’importance de respecter et de comprendre le pouvoir de guérison des traditions religieuses d’autrui, comme l’exprime le onzième article de foi de l’Église. « Tout comme nos cérémonies dans l’Église, où nous nous centrons sur le pouvoir purificateur de l’Expiation de Jésus-Christ, la cérémonie de purification autochtone porte sur le renouvellement. Les enseignements que j’ai reçus sur la cérémonie de purification sont centrés sur la prière au Créateur […] pour m’aider à avoir des pensées pures, des yeux et des oreilles qui voient et qui entendent la bonté, un cœur rempli d’amour et de gentillesse, et un corps qui va de par le monde en suivant la voie de la paix. C’est un moment pour méditer sur la bonté et pour choisir d’incarner le bien que nous voulons voir dans le monde. »
Fleming a été émue par le don des trousses de purification et a dit : « C’est la preuve que Dieu communique avec tous ses enfants et qu’il nous donne les moyens de nous connecter avec le Saint-Esprit et notre Sauveur Jésus-Christ. »
« Lorsque l’un de nous est en deuil, nous sommes tous en deuil », a ajouté Fleming. « Quand l’un de nous traverse des épreuves, nous les traversons aussi. À nos frères et sœurs autochtones : nous voyons vos combats, nous nous soucions de vous et nous voulons agir. »
Conrad Ritchie, qui siège actuellement au conseil de bande et au conseil de la Première Nation de Saugeen, a dit au sujet de l’aide qu’ils ont reçue : « Nos Aînés nous ont toujours appris à nous occuper les uns des autres, à prendre soin de la Terre, de l’eau et des autres. Les anciennes façons de faire de notre peuple nous permettront de traverser cette épreuve et de fortifier notre esprit. »
Reyna I. Aburto, deuxième conseillère dans la présidence générale de la Société de Secours, a déclaré : « Nos chemins sont différents et pourtant nous marchons ensemble. Notre chemin n’est pas d’où nous venons et ce que nous avons fait; notre chemin c’est là où nous allons et ce que nous sommes en train de devenir, dans l’unité. Lorsque nous tenons conseil sous la direction du Saint-Esprit, nous pouvons voir où nous sommes et où nous devons être » (« D’un commun accord », conférence générale d’avril 2018).
Debbie Egerton, du Cercle des ressources culturelles du comté de Dufferin, a résumé l’expérience en disant : « Nous ne sommes pas que des amis. Nous ne sommes pas qu’une communauté. Nous formons une famille – et nous nous soucions les uns des autres. »