Communiqué de presse

Souvenirs de mon père : Un hommage pour la fête des Pères

Depuis plus de cent ans, les Canadiens rendent hommage à leur père le troisième dimanche de juin. De nombreuses personnes souligneront la journée en passant du temps avec leur père. Pour Grace Saunders-Hogberg, une membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours de Toronto, cette année sera différente. Son père, Walter Oswald Saunders, est décédé le 22 janvier 2022, à l’âge de 93 ans. Cette année, elle lui rend hommage en nous faisant part de quelques souvenirs le concernant.

Entretien avec Grace Saunders-Hogberg

Comment décririez-vous votre père?

« Mon père était un conteur hors pair. Il aimait nous raconter des histoires tirées de sa vie. Quand j’étais petite, mon histoire préférée était celle où il était jeune garçon en Jamaïque.

Un jour, il nageait dans la mer d’un bleu cristallin et s’amusait avec ses amis lorsqu’un des garçons a aperçu un requin et s’est écrié “Un requin! Un requin!ˮ.

Par des claquements, des cris et des imitations amusantes, mon père reconstituait la panique qui les avait envahis quand ils avaient nagé en direction du rivage. À la fin de son récit, tout le monde riait à en perdre haleine.

Pourtant, la possibilité de rencontrer un requin n’a jamais empêché mon père de se baigner à nouveau dans la mer, ce qui est plutôt surprenant parce qu’il ne s’est jamais considéré comme quelqu’un de téméraire. Nous lui avons proposé un jour d'aller en croisière avec ma mère. Sa réponse a été catégorique : jamais. Il a préféré rester sur la terre ferme. Quand on lui suggérait d’ajouter un nouvel ingrédient (même en infime quantité) à une recette familiale, il nous disait de ne même pas y penser. Il aurait préféré manger des craquelins au repas.

Avec le temps, depuis son décès, j’ai pensé à mon père d’une façon différente. Ce n’est pas qu’il était peu enclin au risque, c’est plutôt qu’il était motivé par la récompense. Et pour mon père, la récompense devait avoir un but et lui tenir à cœur. C’est ce qui les a motivés, ma mère et lui, à immigrer de la Jamaïque vers l’Angleterre, puis de l’Angleterre au Canada avec six enfants à bord. Et c’est aussi ce qui l’a poussé à rechercher une connexion avec Dieu. »

Qu’est-ce qu’il vous a enseigné?

« Mon père était un homme rempli de foi qui m’a appris à combler le vide entre l’incertitude et la connaissance par la foi en Jésus-Christ.

C’était en novembre 1977. Mon père se préparait à une fête de Noël sans précédent. Il avait acheté un nouveau bar qu’il avait installé au sous-sol et avait commencé à le remplir de bouteilles de boissons alcoolisées pour s’en délecter avec la famille et ses bons amis à l’occasion de cette période de réjouissances.

En apparence, tout semblait comme d’habitude. Mais en y regardant de plus près, on sentait que quelque chose se préparait. Mon père avait commencé à lire la Bible et à prier. Et puis un jour il a demandé à Dieu de le guider vers son Église. Le lendemain, il a obtenu réponse à sa prière quand deux missionnaires de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ont frappé à sa porte.

Qualifier ce Noël de “différent de tous ceux que nous avions connus auparavantˮ s’est révélé être un euphémisme. Mon père a vendu son bar flambant neuf et il s’est défait de toutes ses bouteilles d’alcool lorsqu’il a appris l’existence des mesures de santé de l’Église. Ce code de santé recommande de s’abstenir de boisson alcoolisée.

Bien que ma mère l’ait immédiatement rejoint dans son cheminement spirituel, il a été en grande partie marginalisé par ses amis et même par des membres de la famille. “Comment as-tu pu te joindre à une Église raciste?ˮ, lui disaient-ils. Pourtant, malgré la montée de l’opposition et l’exode des amis hors de notre vie, mes parents sont allés tranquillement de l’avant et se sont fait baptiser en décembre, le jour de leur anniversaire de mariage, dans la paroisse de Burlington.

J’avais neuf ans quand ce nouveau chapitre de la vie de mon père a commencé. Je me souviens du chagrin et du deuil ressentis quand des proches se sont éloignés. Nous n’étions pas que de récents convertis, nous étions aussi la seule famille noire de la paroisse. Je me souviens cependant très clairement de la joie de mes parents et de l’accueil aimant et des amitiés qu’ils ont nouées dans notre nouvelle congrégation.

La foi de mon père en Jésus-Christ était inébranlable. Même la perspective de ne pas être ordonné à la prêtrise ne le troublait pas. Il allait de l’avant avec foi. »

Quel souvenir important gardez-vous de votre père?

« Peu de temps après que mon père fut devenu membre de l’Église, le président Spencer W. Kimball (1895-1985) a reçu la révélation annonçant au monde que tout homme fidèle et digne pouvait recevoir la prêtrise. Le téléphone a sonné sans arrêt ce soir-là parce que des membres de la paroisse enthousiastes appelaient à la maison. Le dimanche suivant, nous avons été submergés par des membres qui nous ont serrés dans leurs bras, nous ont embrassés et ont pleuré de joie pour nous.

Notre évêque n’a pas perdu de temps pour faire en sorte que mon père soit ordonné à la prêtrise et que notre famille se prépare à aller au temple de Washington D. C. Deux couples de notre paroisse se sont joints à nous pour ce voyage de douze heures. Je me souviens du visage heureux et serein de mes parents lors de la cérémonie religieuse qui nous a “scellésˮ pour l’éternité. Cet événement sacré a été le catalyseur de l’amour de mon père pour le temple et l’histoire familiale.

Les membres de l’Église croient que les mariages célébrés dans les temples sont “scellésˮ ou bénis pour durer éternellement. Le concept selon lequel la cellule familiale peut continuer après la mort en tant qu’entité vivante et aimante, soudée par une relation conjugale et par des relations parents-enfants qui perdurent, est une croyance fondamentale des membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. »


La Bible nous enseigne à honorer notre père et notre mère. C’est le cinquième des dix commandements. Que faites-vous pour honorer votre père?

« La quête spirituelle de mon père a commencé par son désir d’être connecté à Dieu. À mesure que sa foi mûrissait, il souhaitait que sa famille – tant ses ancêtres que ses descendants – puisse ressentir la même joie que lui. L’histoire familiale était au cœur de ce cheminement.

La recherche d’information sur nos ancêtres, particulièrement nos ancêtres réduits en esclavage, est une activité qui nous passionnait tous les deux. Notre famille travaille aussi sur divers projets d’histoire familiale – notamment la numérisation de près de 2 000 photos de famille, la transcription du journal personnel de mon père et le partage d’enregistrements audio de ses histoires – afin que celles-ci puissent divertir et inspirer ses descendants, tout comme nous l’avons été. »

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Elder D. Todd Christofferson, du Collège des douze apôtres, nous rappelle ceci : « Peut-être la chose la plus importante qu’un père puisse s’efforcer de faire est de tourner le cœur de ses enfants vers Dieu. Lorsqu’un père manifeste quotidiennement sa fidélité à Dieu par ses paroles et ses actes, il dévoile à ses enfants le secret de la paix ici-bas et de la vie éternelle dans le monde à venir » (« Pères », conférence générale d’avril 2016).

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Remarque concernant le nom de l’Église : Quand vous parlez de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.